Le moment est bien choisi : alors que s’ouvre Octobre rose, consacré aux cancers féminins, la Ligue contre le cancer ne veut pas oublier les cancers masculins de la prostate et de la vessie. Un congrès se tient cette semaine à Tahiti, et sera clôturé par une conférence publique et gratuite, samedi 7 octobre, à la mairie de Pirae.
Cette semaine se tient un congrès d’oncologie consacré aux cancers de la prostate et de la vessie, dont on compte 130 à 150 nouveaux cas chaque année en Polynésie. L’âge moyen des nouveaux malades est de 60 à 65 ans. Comme pour les cancers du sein et des ovaires, la Ligue contre le cancer insiste sur l’importance du dépistage, particulièrement dans les archipels éloignés, en sensibilisant aussi les médecins généralistes.
Pour le Dr Richard Mallet, chirurgien urologue à Périgueux et vice-président de l’Association française des urologues, il faut aussi dédramatiser le dépistage, constitué d’une prise de sang – mais les dosages sanguins peuvent être trompeurs dans les cancers les plus agressifs, précise le médecin – et d’un indispensable examen par toucher rectal.
La génétique ne joue un rôle que dans 1 à 5% des cancers masculins, mais les médecins attirent l’attention sur le fait qu’il ne faut pas seulement se référer aux hommes de la famille : un historique familial de cancer du sein est un facteur de risque supplémentaire pour les hommes, et les médecins recommandent alors un dépistage annuel à partir de 40 ans. Des examens qui peuvent être complétés par une IRM.
Côté traitement, des progrès ont également été faits, notamment avec les inhibiteurs de Parp (une enzyme qui joue un rôle dans les mutations de l’ADN favorisant le développement des cellules cancéreuses), et dans de nouvelles techniques de radiothérapie.
Les urologues présents à Tahiti vont également participer à des interventions chirurgicales au laser, à la clinique Paofai, sur des patients porteurs de pathologies non cancéreuses de la prostate. Le Pr Xavier Gamé, urologue et cancérologue au CHU de Toulouse, parlera des apports de l’intelligence artificielle à la chirurgie.
Enfin, Gabrielle Mallet, infirmière et sexologue, interviendra aussi durant ce congrès, pour parler du maintien de la vie sexuelle malgré les problèmes d’érection après un diagnostic ou un traitement. Il est important d’associer les partenaires au parcours pré- et post-traitement, pour éviter de « creuser le fossé » dans le couple et découvrir d’autres façons de s’épanouir.
Une conférence publique et gratuite sera donnée samedi 7 octobre, de 9 heures à midi, à la mairie de Pirae.