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Un dealer d’ice de Raiatea et son « larbin » condamnés

Déjà condamné à deux reprises ces cinq dernières années, pour traffic d’ice et de paka, un homme de 37 ans était de retour au tribunal correctionnel ce mardi, pour avoir relancé son trafic de méthamphétamine. Il entraînait ses clients dans la spirale de la drogue après leur avoir fait tester le produit, les harcelant sans cesse pour qu’ils en achètent à nouveau. Malgré ses dénégations, a écopé de trois ans ferme, tandis que son livreur s’en est sorti avec une peine aménageable.

De tous les trafiquants d’ice, il est loin d’être le plus discret. Et pour cause, voilà la troisième fois depuis 2019 que Nohoarii Mihuraa se retrouve à la barre du tribunal correctionnel pour une affaire de stups, la deuxième pour de la méthamphétamine, cette fois pour des faits commis entre juillet 2022 et mars 2023.

Déjà bien identifié sur l’île sacrée, il s’était de nouveau retrouvé dans les petits papiers des gendarmes, informés par un tuyau en novembre 2022. La surveillance mise en place avait permis d’identifier certains de ses clients, dont six ont été auditionnés, révélant des transactions d’un montant de 1,5 millions de francs, pour ce qui a pu être retracé. Décrit comme un dealer « oppressant » par les consommateurs, il tissait sa toile en faisant tester le produit à ses clients, avant de les relancer sans cesse pour qu’ils en achètent à nouveau, certains faisant état de « harcèlement ». Tous l’ont formellement identifié, expliquant aller se fournir à son domicile ou le contacter pour des livraisons.

« C’est son trafic à lui », tente le dealer en accusant son complice

Malgré ces témoignages accablants, le prévenu s’est évertué à nier, expliquant qu’il ne trafiquait plus et que ces accusations venaient de personnes cherchant à lui nuire, puisqu’elles lui devaient de l’argent.

Face aux juges, Nohoarii Mihuraa était entendu en compagnie d’un de ses complices, Raitini T., qui a adopté une stratégie de défense bien différente. Reconnaissant les faits qui lui étaient reprochés, ce dernier a expliqué dans les détails l’organisation du trafic, et a accablé encore un peu plus le principal protagoniste de cette affaire. Il a expliqué qu’il n’était que son « larbin », et être, lui aussi, tombé dans le piège de l’ice, après y avoir été initié.

Toujours campé sur sa position, le multirécidiviste a renvoyé la balle vers son complice. « Il m’accuse alors que c’est son trafic à lui », a-t-il assuré. Quand au fait que son domicile était identifié comme un point de deal, il s’en est expliqué en soulignant que Raitini T., qui est aussi son voisin, « traînait toujours chez moi », et qu’il avait, par conséquent, pu être « confondu par les clients ».

Des explications bancales qui n’ont pas convaincu la procureure, laquelle a requis deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt, au vu de ses antécédents, non sans avoir rappelé les conséquences néfastes de ce trafic. « La femme d’un client a informé les gendarmes qu’elle avait retrouvé des sachets d’ice dans les mains de son enfant de deux ans », a-t-elle ainsi illustré. Le tribunal l’a finalement condamné à trois ans de prison ferme, une peine cofondue avec une précedente condamnation, ce qui permettra au trafiquant de ne purger que deux années supplémentaires. Raitini T. a lui été condamné à un an ferme. Contrairement à Nohoarii Mihuraa, conduit en détention sous escorte après s’être vu délivrer un mandat de dépôt, le « larbin » livreur pourra demander un aménagement de peine.