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Un décès, 74 nouveaux cas, et deux clusters à Papeete

©CR/Radio1

Quelques heures après l’officialisation du premier décès de Polynésie lié au Covid-19, Jacques Raynal a dressé un nouvel état des lieux de l’épidémie au fenua. Les derniers chiffres inquiètent et devraient engendrer un changement de stratégie des autorités.

Ambiance plus lourde qu’à l’accoutumée pour ce point presse. Comme Édouard Fritch l’avait fait une heure plus tôt par communiqué, le ministre de la Santé a déploré la mort d’une patiente octogénaire au CHPF. Admise à l’hôpital le 3 septembre, la matahiapo avait été dépistée positive au Covid-19. Si ce décès est le premier a « être lié » à l’épidémie, il n’est pas attribuable uniquement au coronavirus. Comme c’est souvent le cas dans le cas de complications liées Covid, la Polynésienne décédée ce jeudi présentait, « plusieurs facteurs de comorbidité », que le ministre n’a pas souhaiter préciser.

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Les facteurs aggravants de la maladies sont connus : l’âge, les maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, l’obésité, ou encore le diabète. Un autre cas de Covid-19 aujourd’hui en service de réanimation présenterait plusieurs de ces facteurs. Son pronostic vital ne serait aujourd’hui pas engagé.

Cluster important à Vaitavatava, et qui se développe à Mama’o

Cette patiente décédée était une habitante de Vaitavatava. Comme le pointe Jacques Raynal, le quartier de Papeete est un des clusters les plus actifs du fenua, avec le cluster « naissant » de Mama’o (les clusters de Mahina et de Faa’a, qui inquiétaient la semaine dernière ont, eux été « maîtrisés »). Les autorités ont mené, au total, près de 1 200 tests de dépistage dans ces deux zones ces derniers jours. Résultats : la Polynésie n’a jamais détecté autant de cas en 24 heures (74 nouveaux cas de plus pour atteindre 839 cas et 536 guéris, soit 332 cas actifs). Et ces chiffres « continueront d’augmenter » dans les jours à venir, le temps que l’institut Malardé livre les résultats de tous ces tests.

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Des chiffres qui provoquent, une fois de plus, des réflexions, du côté des autorités sanitaires, sur la stratégie à adopter. « On frôle d’autant plus le niveau 4 » commente Jacques Raynal, pour qui il « paraîtrait presque logique qu’on puisse contraindre la population (de ces zones très touchées, NDR) à limiter ses déplacements ». « Ça, c’est du domaine du Haussariat, rappelle le ministre. On en est pas encore là, et on espère que ça va se tasser tout seul ». Le médecin a aussi annoncé qu’une « nouvelle stratégie de dépistage » était à l’étude et serait présentée en début de semaine prochaine. Il s’agirait notamment de remobiliser une partie des capacité de tests aujourd’hui consacrés aux auto-prélèvement des voyageurs vers les enquêtes sanitaires locales.

 Mesures de protection lors de l’inhumation

D’après TNTV, le corps de la défunte, une femme originaire de Huahine, a été placé à Punahere, une salle voisine du dispensaire de Vaitavatava. La famille souhaitait exposer le corps à la paroisse évangélique de Taunoa, ce que les diacres auraient refusé. En accord avec le protocole sanitaire mis en place dès le début de la crise. Comme l’a rappelé Jacques Raynal, un nombre très restreint de personnes sont autorisées à venir assister à la mise en bière « avec toutes les protections possibles ». « Le cercueil est refermé rapidement », précise le ministre, rappelant que le corps était préalablement placé dans un sac étanche, pour éviter tout risque de propagation du virus. Le cercueil est nettoyé et il peut alors faire l’objet d’une exposition… Mais plutôt dans un lieu extérieur ou aéré, insiste Jacques Raynal.

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