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L’ancien pilote d’Air Moorea, Fabrice Boddele, est revenu mardi, non seulement à la barre, mais aussi sur son témoignage de la semaine dernière. Il estime finalement aujourd’hui que son collègue, le pilote décédé dans le crash, a eu un malaise. Un revirement soudain que le procureur a qualifié à l’audience de « malhonnêteté intellectuelle ».

L’ancien chef pilote d’Air Moorea, Fabrice Boddele, a été de nouveau cité par la défense mardi pour apporter « quelques précisions » à son témoignage de la semaine dernière. Pour l’occasion, celui-ci avait fabriqué une maquette des commandes de puissance et des hélices du Twin Otter qui s’est écrasé le 9 août 2007.

Après avoir déclaré la semaine dernière qu’il ignorait les raisons qui ont amené au crash, l’ancien pilote a finalement expliqué mardi avoir l’assurance que le crash était dû à un malaise du pilote ou à une erreur de pilotage. Fabrice Boddele a indiqué qu’après avoir écouté l’enregistrement du vol, après avoir examiné tous les rapports d’experts et en voyant un graphique du rapport du Bureau d’enquête et d’analyses (BEA) montrant la courbe de descente de l’avion, il avait réalisé que la seule explication à ce crash était un malaise du pilote. « Mon seul but, c’est de comprendre ce qui s’est réellement passé », a-t-il indiqué.

« De la malhonnêteté intellectuelle »

Un revirement de témoignage qui n’a pas du tout été apprécié par les familles des victimes présentes dans la salle, ni par le procureur José Thorel. Ce dernier s’est indigné et a considéré ce témoignage comme « de la malhonnêteté intellectuelle, c’est un manque de rigueur scientifique ». L’avocat de la défense, Me François Quinquis, a aussitôt fait part de son mécontentement. « On ne peut pas tolérer qu’on s’en prenne au témoin ainsi ». L’avocat a estimé à l’issue de l’audience que les explications de Frabrice Boddele étaient « d’une grande clarté ».

« Très orienté »

La partie civile a considéré, de son côté, ce témoignage comme « très orienté » et « favorable » à la défense qui a fait citer Fabrice Boddele à la barre. Me Etienne Rosenthal a estimé une nouvelle fois qu’il s’agissait pour la défense de s’accrocher à toutes les thèses possibles.

Avec un brin d’ironie, le président du tribunal a invité l’ancien chef pilote d’Air Moorea à revenir à la barre quand il le voulait s’il changeait une nouvelle fois de version. L’intéressé ne s’est pas fait prier pour quitter au plus vite le tribunal et éviter de répondre à nos questions.