INTERNATIONALSOCIÉTÉ Un film pédagogique sur l’homosexualité, cible de la Manif pour tous Laurent Bitouzet 2014-11-06 06 Nov 2014 Laurent Bitouzet © Capture vidéo © Capture vidéo CENSURE – Le collectif veut interdire la diffusion dans les lycées de « Ce n’est pas un film de cowboys ». Contacté par Europe 1, le réalisateur préfère « s’en amuser ». Après Tomboy, un film de cow-boys. A chaque rentrée sa polémique et son film prétendument anti-genre. Après avoir tenté début 2014 d’empêcher la diffusion sur Arte du film Tomboy – l’histoire d’une petite fille de 10 ans qui se fait passer pour un garçon – la droite traditionaliste et religieuse s’est trouvé une nouvelle bête noire avec le court-métrage Ce n’est pas un film de Cow-boys du réalisateur Benjamin Parent. >> LIRE AUSSI – Civitas s’attaque à Tomboy Le film, récompensé dans plusieurs festivals et sélectionné lors de la Semaine de la Critique à Cannes en 2012, raconte l’histoire de quatre adolescents qui discutent entre eux du film Le Secret de Brokeback Mountain qu’ils ont vu la veille à la télévision. L’occasion d’aborder les thèmes de l’homosexualité, l’homophobie, la différence entre les sexes, l’égalité ou la tolérance dans le cadre du Festival de Film pour l’éducation ou du dispositif Collège au cinéma. « Rien de pédagogique ». Impensable pour les anti-mariage gay. Le 25 septembre, la section Loire-Atlantique de la Manif pour tous et le collectif Vigi-Gender ont envoyé un courrier aux responsables des lycées pour demander le retrait pur et simple du film de la programmation. Dans cette lettre, les anti-mariage gay estime que « le militantisme n’a pas sa place dans un établissement scolaire » et dénoncent un film « primé au festival du film gay et lesbien de Saint-Etienne qui « ne traite pas d’égalité garçon-fille (et) n’a rien à faire dans un parcours pédagogique ». Découvrez la lettre envoyée par La Manif pour tous : Courrier Mpt 1 « Révélateur d’une montée de l’obscurantisme ». Si offrir des espaces de parole aux jeunes relève du militantisme, alors oui, nous sommes militants ! « , s’exclame Sylvie Clebecq , la responsable du Festival du film de l »éducation en Pays-de-La Loire, contactée par Europe 1. Le court-métrage sera projeté, comme prévu, à Nantes, Saint-Nazaire et le Mans entre le 17 et 28 novembre. Mais le réalisateur comme les organisateurs du festival restent vigilants et veulent à tout prix éviter des débordements, le jour de la projection de Ce n’est pas un film de Cow-boys. « Quand j’ai eu connaissance de l’existence de cette lettre, j’ai d’abord trouvé ça risible, ensuite ça m’a inquiété, c’est révélateur d’une montée de l’obscurantisme en France », estime Sylvie Clebecq, qui juge ce court-métrage « bourré d’humour et de tendresse ». Dans le département de Seine-et-Marne, où le court-métrage est mis à disposition des profs, l’accueil a été chaleureux. « J’ai eu un rendez-vous il y a trois semaines à Chelles avec une quarantaine d’enseignants pour leur donner des clefs de lecture sur Ce n’est pas un film de Cow-boys, ça s’est très bien passé », confie à Europe 1 le réalisateur Benjamin Parent. « Ils n’ont même pas vu le film ». Benjamin Parent confie à Europe 1 avoir été « presque amusé » de devenir la cible de la Manif pour tous avec « qui il ne parlera jamais la même langue ». « Ils n’ont même pas vu le film mais dès lors qu’il a été primé dans un festival LGBT, ils voient ça comme un outil de propagande », déplore le cinéaste. Accessible à tous. Pour couper court aux fantasmes sur son film et faire un pied-de-nez à ses détracteurs, le réalisateur a décidé de rendre accessible à tous son court-métrage. « En 24 heures, il a été visionné par 6.000 internautes », se félicite t-il. Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)