Une intervention de la gendarmerie a viré au drame ce mercredi matin à Taravao. Un homme d’une vingtaine d’années aurait menacé et agressé avec un coupe-coupe de 30 cm deux gendarmes qui le poursuivaient. Les deux militaires ont fait feu, devant des témoins.
C’est Polynésie la 1ere qui a révélé l’information ce matin : deux gendarmes ont utilisé leurs armes de service lors d’une intervention à Afaahiti, tout près du centre-ville de Taravao, et abattu un jeune homme d’une vingtaine d’années. D’après nos informations cet homme, déjà connu de la justice, était poursuivi par les gendarmes suite à une violente dispute avec d’autres personnes, et s’est réfugié dans une servitude proche du lycée agricole. C’est là qu’il aurait « menacé » voire « agressé » les militaires avec un « long couteau ». Les tentatives d’apaisement et de maitrise de l’individu auraient échoué – d’après Tahiti Infos, les gendarmes auraient d’abord utilisé un taser, sans succès – et il a été abattu.
D’après le tavana de Taiarapu-Est, Anthony Jamet, des témoins ont « assisté à la scène, jusqu’au bout » et ont été interrogés par la gendarmerie, qui avait bouclé les lieux. Le maire, qui parle d’un émoi voire d’un « choc » chez les familles du défunt et les riverains, appelle à attendre les premiers résultats de l’enquête sur les circonstances exactes du drame. Une autopsie du corps de la victime doit notamment être pratiquée.*
« Choqués », c’est aussi le mot qui revient chez les riverains. « Les gendarmes pour nous, c’est les représentants de la loi, on les respecte, mais vu la situation de ce matin on ne sait plus qui croire… » dit cette habitante de Taravao.
Les deux gendarmes ont été placés en garde à vue. Une enquête pour « pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte, d’une part, et une autre pour « violences volontaires par arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a indiqué le procureur de la République, qui a déclaré à nos confrères que d’après les premiers éléments, les deux gendarmes « n’auraient pas eu d’autre choix que de tirer. »
Il faut remonter à 2017 pour trouver trace d’un homme abattu par la gendarmerie en Polynésie. C’était alors à Paea et un militaire, plus tard condamné par la justice avait confondu son taser et son pistolet.