INTERNATIONAL Un premier cœur artificiel implanté (et il est français!) Laurent Bitouzet 2013-12-20 20 Déc 2013 Laurent Bitouzet Un coeur artificiel autonome conçu par la société française Carmat a été implanté mercredi sur un patient souffrant d’insuffisance cardiaque terminale par une équipe de l’hôpital Georges Pompidou à Paris, a annoncé vendredi la société. © MAXPPP PALPITANT – Une prothèse autonome a été implantée mercredi sur un patient (humain). Il ne faut, toutefois, pas se réjouir trop vite. L’info. Il s’agit d’une première mondiale. Et elle signe (peut-être) la réussite de l’une des plus grandes avancées dans le domaine des affections cardiaques. Un cœur autonome et totalement artificiel a été implanté mercredi sur un patient souffrant d’insuffisance cardiaque terminale. Et cocorico : il est français, conçu par la société Carmat, et il a été implanté par une équipe de l’hôpital Georges Pompidou à Paris. Les autorités sanitaires françaises avaient donné leur feu vert fin septembre à une telle opération, ouvrant de nouvelles perspectives à des malades condamnés par la rareté des greffons disponibles : environ 95% des malades ne pourraient pas recevoir de transplantation, selon Carmat. © Reuters C’est quoi ce cœur ? Il s’agit d’un cœur artificiel 100% implantable, qui doit permettre au patient d’être autonome. La prothèse fonctionne comme un cœur naturel, dont elle possède d’ailleurs l’aspect. Selon ses promoteurs, elle permet d’éviter des effets secondaires sévères, comme la formation de caillots sanguins. « Elle mime totalement un cœur humain normal avec deux ventricules qui mobilisent le sang comme le ferait le muscle cardiaque, avec des capteurs qui permettent d’accélérer le cœur, de décélérer, d’augmenter le débit, de diminuer le débit. Le malade dort, ça diminue. Il monte les escaliers, ça accélère, donc ça n’a rien à voir avec une pompe mécanique », avait décri en septembre Philippe Pouletty, le co-fondateur de Carmat. Un progrès pas encore acquis. La société tient toutefois à relativiser l’implantation de mercredi, dont l’identité du patient n’a pas été rendue publique. « Nous nous réjouissons de cette première implantation, mais il serait bien entendu prématuré d’en tirer des conclusions car il s’agit d’une seule implantation et d’un délai post-chirurgical encore très court », a commenté le directeur général de Carmat, Marcello Conviti, cité dans un communiqué. La PME française souligne que le succès des tests sera évalué par le taux de survie à un mois. D’autres opérations du même type doivent avoir lieu au Centre chirurgical Marie Lannelongue du Plessis-Robinson, en région parisienne et à l’hôpital Laënnec-Nord, du CHU de Nantes. La Belgique, la Pologne, la Slovénie et l’Arabie saoudite ont également donné l’autorisation à Carmat d’effectuer ces tests dans leurs hôpitaux. Une société sur le fil. Outre les enjeux sanitaires, la réussite du projet redonnerait de l’air à une société en perte de vitesse. L’entreprise, fondée par le chirurgien Alain Carpentier, mondialement connu pour avoir inventé les valves cardiaques Carpentier, a enregistré en 2012 une perte de 17,2 millions d’euros. Introduite sur le marché Alternext de la Bourse de Paris en 2010, elle a dû procéder à deux levées de fonds pour financer le développement de sa prothèse. Les pouvoirs publics se sont d’ailleurs emparés du dossier. Carmat bénéficie, en effet, pour son projet, en accord avec la Commission européenne, de l’aide la plus importante accordée par la banque publique Oséo à une PME, avec un montant de 33 millions d’euros. Après l’annonce des décisions des quatre centres internationaux, le titre de Carmat en Bourse a bondi de 26% mardi, à 130,97 euros à 13h20. Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)