ACTUS LOCALESPOLITIQUESOCIAL Un rassemblement contre l’obligation vaccinale ce samedi Charlie Réné 2021-09-17 17 Sep 2021 Charlie Réné Le « collectif citoyen » Te ora o te fenua organise un rassemblement samedi matin devant la présidence. Les organisateurs portent trois revendications : l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale, l’interdiction des vaccins pour les mineurs et la promotion de traitements comme l’ivermectine, l’hydroxychloroquine ou les ra’au locaux plutôt que le vaccin. Certains promettaient une marche, il s’agira d’un « rassemblement pacifique » et statique. Un appel à la manifestation a été lancé pour s’opposer, ce samedi matin, devant la présidence, à la « loi sur la vaccination obligatoire dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire ». Votée le 20 août par 48 voix contre 9 à l’assemblée, promulguée et rendue applicable en moins d’une semaine, cette loi impose à plusieurs milliers de Polynésiens (professionnels de santé, de l’éducation, des transports, personnel en contact avec le public dans les commerces et administrations, et malades particulièrement à risques…) d’avoir reçu une vaccination complète contre le Covid avant le 23 octobre, sous peine d’amende. La déclaration de manifestation, qui a reçu un récépissé du Haut-commissariat et qui n’est donc pas interdite, a été déposée par plusieurs particuliers « en leur nom propre ». Mais tous se revendiquent d’un même collectif informel baptisé « Te ora o te fenua ». Interdiction des vaccins au mineur et promotion des ra’au D’après Vairea Toomaru, initiatrice et porte-parole de ce collectif d’une quinzaine de personnes, la revendication adressée aux autorités est triple. Les manifestants demanderont, bien sûr, l’abrogation de cette loi qui est en outre contestée devant la justice administrative par plusieurs collectifs et syndicats. Le collectif, qui assure prôner la « liberté de choix » plutôt que l’opposition au vaccin, demande aussi « l’interdiction de la vaccination pour tous les mineurs ». L’utilisation de certains vaccins contre le Covid, et notamment le vaccin Pfizer, le plus utilisé au fenua, est aujourd’hui recommandé pour toutes les personnes de plus de 12 ans. L’application de l’obligation légale de vaccination est en revanche limitée aux professionnels et aux malades de plus de 16 ans. Enfin, le collectif, qui a demandé une entrevue à la présidence ainsi qu’au Haussariat, revendique « l’accès aux traitements contre le Covid » qui ont « fait leur preuve chez de nombreuses personnes », citant notamment l’hydroxychloroquine et l’ivermectine. Il n’existe pas aujourd’hui (plus, concernant l’hydroxychloroquine) de restrictions légales sur la prescription de ces médicaments par les médecins, sous leur propre responsabilité. Si la majorité des taote ne les conseillent pas, c’est surtout que leur efficacité contre le covid n’est pas scientifiquement établie. Pas plus que celle des ra’au locaux, aussi mis en avant par le collectif anti-Covid, et qui sont déjà distribués librement par certaines églises. Qu’importe, pour Te ora o te fenua, l’essentiel étant que le vaccin « ne soit pas la seule solution » promue par les autorités. Des syndicats qui restent en retrait Le petit collectif, déjà auteur d’une pétition manuscrite qu’il compte transmettre aux autorités, et qui s’est attaché les services d’un avocat pour l’aider à contester la loi, assure vouloir se concentrer sur ces trois revendications. Mais son appel à manifester a été relayé par de nombreuses autre pages Facebook, où il a été associé à beaucoup de désinformations sur le vaccin ou sur la crise sanitaire, à des messages très politisés, ou des propos injurieux ou complotistes. Raison pour laquelle Te ora o te fenua a pris soin de publier une longue liste de règles à respecter pour la manifestation de samedi. Le collectif a interdit les banderoles et slogans « antivax », les messages « haineux, provocateurs ou politiques » devant la présidence. Ils demandent aussi de se rassembler masqué, par groupe de 10 maximum en respectant la distanciation. « On demandera à ceux qui ne respectent pas ces règles d’aller ailleurs ou de faire leur propre manifestation », prévient Vairea Toomaru. L’objectif est bien sûr de réunir plus largement que les précédentes mobilisation anti-masques, anti-pass ou anti-vaccins qui avaient réunis entre 150 et 300 personnes ces 18 derniers mois. À noter que parmi les syndicats qui ont déposé des recours contre cette loi sur l’obligation vaccinale, seul O Oe to oe rima a officiellement appelé à rejoindre la manifestation. Les autres expliquent qu’ils ne s’associent pas au rassemblement pour des raisons de responsabilité ou pour ne pas risquer d’être associé avec des messages contraires à leur ligne. « On est pour la vaccination mais contre l’obligation », précise par exemple Otahi, qui « laisse le choix à ses adhérents » de participer ou pas, comme d’ailleurs, le Snetaa-FO. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)