Le champion de kitesurf Antoine Fermon a battu le record du monde de tow up, une discipline qui consiste à s’élever le plus haut possible en étant tracté par un bateau. Il a finalement lâché le câble après avoir atteint 356 mètres, soit 31 m de plus que l’ancien record, avant de tranquillement redescendre dans le lagon. Une performance réalisée ce mercredi, entre Arue et la pointe Vénus, mais qui reste à homologuer. Reste à savoir si l’huissier concerné sera en mesure de le faire, lui qui a été évacué sur civière après avoir chuté dans le bateau suiveur.
Icare s’était brûlé les ailes, Antoine Fermon s’est brûlé les bras. A bout de forces, le champion de kitesurf de 29 ans s’est hissé à 356m de hauteur, au terme d’une envolée d’une grosse dizaines de minutes, mercredi après midi entre le yacht club d’Arue et la pointe Vénus. À titre de comparaison, c’est 56 m de plus que la tour Eiffel, ou encore 20 m de plus que la tour la plus haute de Los Angeles. C’est surtout 31 m de mieux que l’ancien record du monde de « tow up », jusque-là propriété de Timothy Pipart avec 325 m.
Discipline peu connue du kitesurf – seuls quatre athlètes ont tenté le record – le tow up consiste à s’élever le plus haut possible en étant tracté par un bateau, équipé d’un treuil. Une fois arrivé à la hauteur désirée, le kitesurfeur n’a plus qu’à se décrocher pour planer jusqu’à la surface de l’eau. « Depuis tout petit, on s’amuse à faire ça… On tient le palonnier (la barre reliée au câble) d’une main, et la barre du kitesurf dans l’autre, on fait un petit peu les cons, on monte à une centaine de mètres, ce qui est assez dangereux sans parachute, mais là, le but c’était de faire ça bien », avec toute la sécurité nécessaire. Le sportif, arrivé à Tahiti à l’âge de dix ans, était ainsi entouré d’une équipe d’amis kitesurfeurs et de pêcheurs, répartis dans trois bateaux, et équipé d’un parachute de secours, le tout sponsorisé par une célèbre boisson énergisante.
« Les conditions étaient bonnes, peut-être un peu trop même pour le record, mais il fallait y aller, car c’est tellement long à mettre en place…On a attendu au moins trois mois pour le faire, surtout pour des questions de paperasse, car on avait besoins des autorisations de l’aviation civile ou de la DPAM », poursuit ce jeune papa. « C‘était vraiment safe »… mais pas pour tout le monde, puisque l’huissier présent dans un bateau suiveur pour homologuer la performance a fait une mauvaise chute en raison de la houle. Selon la compagne d’Antoine, Vairea Céran-Jerusalemy, celui-ci a toutefois eu le temps de constater la hauteur sur l’altimètre, avant d’être évacué sur civière par les pompiers
Une nouvelle tentative à venir
Qu’importe finalement si ce record est validé, car le grand blond et son aile noire et blanche comptent bien faire mieux dans les semaines à venir. S’élever à 356 m, « ce n’est pas assez pour moi », assure Antoine, qui visait en effet « au moins 500 m ». Mercredi, il s’est laissé surprendre par l’intensité demandée aux muscles des bras. « En haut, j’étais vraiment à l’aise, j’étais heureux de pouvoir apercevoir l’école de kite que je viens d’ouvrir à la pointe Vénus, mais j’étais tétanisé des bras et j’ai été obligé de lâcher le câble, sinon je n’aurais plus eu de forces pour redescendre. C’est un peu comme s’accrocher à une barre et essayer de tenir le plus longtemps possible », illustre celui qui, dans sa jeunesse, fut plusieurs fois champion de France et d’Europe.
Pour sa prochaine tentative, Antoine Fermon compte faire quelques ajustements. « Je pensais que ça tirerait plus dans le harnais, mais c’était trop fort sur les bras », dit celui qui compte peaufiner les réglages de son aile, pour tutoyer encore un peu plus les nuages.