Un terminal de croisière du Port autonome va voir le jour en janvier 2020 à Papeete. Il sera décentré sur l’Ouest de la place Vaiete, au niveau de l’actuel Fare Manihini qui sera prochainement détruit. Les travaux n’affecteront pas l’activité des roulottes pour autant. Les infrastructures seront « autant destinées aux croisiéristes qu’à la population ». Le budget prévisionnel des travaux s’élève à 900 millions de Fcpf.
Le Port autonome entouré de quelques membres du gouvernement a présenté mardi le futur terminal de croisière de Papeete. Les travaux sur site sont annoncés pour le mois de mars 2018 et devraient s’étendre sur 18 mois. L’activité des roulottes ne sera pas perturbée pour autant. Le Port autonome espère la mise en opération du nouveau terminal de croisière le 1er janvier 2020. Un projet que le ministre de l’Equipement et des Transports intérieurs, Luc Faatau, juge « nécessaire » du fait du développement du secteur de la croisière. Secteur qui représente 20% des recettes touristiques, soit plus de 12,5 milliards de Fcfp par an.
A ce jour, il n’existait pas de structure à quai pour accueillir les croisiéristes. Une absence d’infrastructure qui a poussé parfois les paquebots à louer des salles de la mairie de Papeete. Le directeur du Port autonome, Georges Puchon, considère que ce terminal de croisière est « une des grandes pièces maîtresse » du développement de l’économie.
Un pavillon en continuité avec le front de mer
Le cabinet Tetra de Belgique et Stanley Vota, architecte du fenua, ont tenu à préserver le site « historique et culturel » de Vaiete. Le terminal sera ainsi décentré sur l’Ouest de la place, au niveau des bâtiments du Fare Manihini. Le ministère du Tourisme a déjà déménagé de ces locaux pour rejoindre ceux de l’administration au centre-ville. Le GIE Tahiti Tourisme finira son déménagement cette semaine afin de s’installer provisoirement au deuxième étage du Port autonome. Les travaux de désamiantage pourront alors débuter afin de procéder à la destruction des bâtiments dès le mois d’octobre.
Stanley Vota, l’un des architectes en charge du projet indique que le bâtiment de 2 600 m² a été pensé pour s’insérer dans une « continuité du front de mer » de la place To’ata jusqu’au port autonome.
La notion d’accueil polynésien a poussé les deux cabinets d’architecture à imaginer un pavillon à quatre niveaux dans un parc. Il sera composé de deux anneaux qui permettront à la lumière de s’infiltrer à l’intérieur du bâtiment. Son toit sera équipé de capteurs solaires afin de couvrir une partie des besoins en énergie du terminal. Par ailleurs, dans une volonté de préserver la vue sur le lagon, le pavillon sera doté d’une terrasse à 5 mètres de hauteur avec un restaurant et un espace lounge.
Un terminal multifonctionnel
Près de 3 000 passagers pourront ainsi être traités en même temps, ce qui représente trois paquebots. Le terminal de croisière sera occupé de 60 à 90 jours par an par des touristes. Situé en pleine ville, il se veut donc tout aussi utile pour la population. Il sera ainsi « multifonctionnel », puisque la salle d’attente pourra devenir une salle des fêtes et la bagagerie une salle polyvalente, en accueillant notamment des workshops en l’absence des paquebots, comme l’indique Georges Puchon.
Le projet prévoit également la construction d’une passerelle piétonne en hauteur qui fera le lien entre le front de mer et le marché de Papeete. La circulation des véhicules sera ainsi évitée. D’une largeur de 5 à 6 mètres, la passerelle pourra faire l’objet de promenade. D’autant que la partie Est du futur terminal de croisière sera couverte de verdure « dans le même esprit que les jardins de Paofai » jusqu’à la gare maritime.
Une contre-allée sera aménagée pour accueillir les bus dont l’échangeur sera situé sous la passerelle. Et, le terminal des taxis sera tout aussi repensé. Le projet, estimé à près de 900 millions de Fcfp, sera financé par le Port autonome qui doit encore demander le soutien du Contrat de projet.