Tribune Un ‘uru c’est 20 bols de riz ! Cédric VALAX 2013-03-13 13 Mar 2013 Cédric VALAX Ia orana. Teatarii Toofa, 43 ans, maman de 5 enfants, originaire de Rurutu. Mes racines familiales sont ancrées dans notre Fenua, et dans mon potager bio. C’est d’Agriculture que je veux vous parler. Après 33 ans de CEP, le bilan du secteur agricole est triste. La « manne nucléaire » a démantelé notre culture et notre capacité de souveraineté alimentaire. Nous sommes aujourd’hui ultra-dépendants de nos importations pour … manger ! Mais, l’augmentation de la population mondiale et du prix des hydrocarbures rendra ces importations hors de portée dans quelques années : trop rares, elles seront conservées par les grand Pays pour leur propre usage, trop chères, quand bien même quelqu’un voudrait encore nous en vendre. Comme dirait mon dernier : « Comment ia ? » L’objectif de l’UPLD est simple : « Growing our own food is like printing our own money ». 70% de souveraineté alimentaire dans 20 ans ! Depuis 2011, le renouveau de notre agriculture est lancé. On est passé de 644 millions engagés et seulement 342 millions liquidés en 2010 à 1 milliard 339 millions engagés et plus de 750 millions liquidés en 2012. Derrière ces chiffres une réalité : Recensement Général Agricole, station de reproducteurs porcins de Opunohu, rénovation des hangars de Tubuai, station de recherche agronome de Papara, 1ère miellerie collective de Hiva ‘Oa, ateliers relai de Nuku-Hiva et Tubuai pour le stockage du bois, résolution des problèmes d’eau du plateau d’Afaahiti qui trainaient depuis 10 ans … Ça c’est fait ! Comment atteindre notre objectif ? Quel est le potentiel de croissance de notre agriculture ? Retenons 4 points clefs : Notre souveraineté alimentaire n’atteint pas 30% 50% du domaine agricole privé inexploité à cause de l’indivision 10 000 ha de domaine public agricole sont inexploités faute d’accès ou de structure d’exploitation. 169 000 touristes « consomment » à peine 10% de notre production agricole. Cela veut dire que: 600 000 touristes, sans changer les habitudes du secteur, c’est 25% de croissance. En établissant un partenariat plus étroit entre tourisme et agriculture, on peut doubler ce chiffre, en incluant plus de produits locaux dans les hôtels et pensions. Soit 50% de croissance. Pour atteindre nos objectifs, il faut éduquer nos enfants (et nous-même) à manger local. Il faut proposer des solutions à une meilleure exploitation du domaine privé, et du domaine public agricoles. Tout d’abord aménager les espaces ruraux. Pistes forestières, routes de désenclavement, retenues collinaires (eau) et réseau hydraulique agricole. C’est la base. Inciter également les propriétaires en indivision à se constituer en Groupement foncier agricole. En 2013, 330 millions ont été investis pour créer le 1er parc agraire, à Afaahiti. Basé sur un modèle coopératif, il pourra être répliqué, soit sur du domaine public, soit sur des domaines privés. Il permet la planification des cultures et le regroupement des agriculteurs En parallèle il faut travailler au développer les filières Élevage : Régénérer les cheptels bovins, ovins, caprins, porcins et équestres. Des reproducteurs sélectionnés ont été importé et 250 millions investis dans une station de reproduction porcine à Opunohu. Mise en place d’unités de découpe à Papeari, et à Raiatea, pour mettre en valeur nos productions. Exonération de TDL pour les aliments pour bétail. Apiculture : promotion, formation et audit sont réalisés. Les marquises notamment présentent un fort potentiel. Des équipements mutualisés seront mis en place. Agriculture : Développer les parcs agraires, et faire de Kai hotu rau une vraie centrale des ventes des produits des îles Développer l’agriculture bio : La règlementation est en place, le certificateur aussi, et le 1er marché bio SPG fonctionne à Arue, avec une antenne sur Papara. Les jardins partagés sont en développement avec les communes et les gérants de lotissements. Agro-forestrie : combiner des fruitiers ou des essences avec du vivrier ou du maraîchage. Les Projets pilotes (Uru) sur raiatea et Taha’a représentent 400 pieds destinés à l’unité de floconage de Taputapuatea. C’est ce type de montage qu’il faut répliquer. Forêt : Nous avons 24 000 m3 / an exploitables (pinus), soit 30% de notre consommation. En 2013 400 M seront investis en routes forestières, autoclaves et scieries. Nous avons dépassé le stade des idées. 70% de souveraineté alimentaire dans 20 ans ? J’y crois, parce que je le vis. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)