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Un voleur stoppé net par sa conscience

Hubert comparaissait ce jeudi pour tentative de vol par effraction. Il a pénétré dans un local commercial, mais en est ressorti sans rien voler. Sa conscience s’étant réveillée à temps pour l’en empêcher. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

Hubert, 45 ans est plus ou moins SDF, il vivote bossant à droite à gauche, enchaînant des petits boulots au noir. Bref comme beaucoup à Tahiti. Là où il se démarque, c’est par son casier judiciaire. Deux pages noircies par 23 condamnations, quasiment toutes pour vols avec une exception, pour fausse-monnaie. Sa première condamnation remonte à 1996 et la dernière à 2015. Pour celle-ci, il a fait trois ans de prison et en est sorti en 2018. Après, il n’a plus fait parler de lui, enchaînant des petits boulots.

Victime collatérale du covid-19

Mais la pandémie et le confinement passent par là et des petits boulots, il n’y en a plus. Sa concubine enceinte de 4 mois, voit son salaire, pas énorme au départ, tomber à 20 000 Fcfp et c’est la croix et la bannière pour faire bouillir la marmite. C’est alors que les vieux démons d’Hubert le reprennent et, courant du mois de juin, dans la soirée, d’un coup de pied, il fait un trou dans la façade de la boutique Vodafone à Papeete. Une façade en partie constituée de placoplâtre. Il pénètre alors par le trou dans le local, ouvre deux ou trois tiroirs à la recherche d’argent, ne trouve rien et se dirige vers un autre bureau. Les tiroirs lui résistent, et il n’insiste pas, sa conscience lui disant, « qu’est ce que tu es en train de faire », comme il le raconte à la barre. Du coup, il ne vole rien, même pas de smartphone et repart sans butin. La vidéosurveillance n’ayant pas perdu une miette de ses agissements, il est reconnu par la police qui procède à son arrestation.

« J’aimerais être jugé plus tard pour respecter mon contrat de travail »

Le juge lui demande s’il veut être jugé de suite ou demander un renvoi le temps de préparer sa défense. « J’aimerais être jugé plus tard pour respecter mon contrat de travail, il me reste un mois », répond-il. Le juge prend le temps de lui expliquer que c’est son droit, mais que « ce n’est pas sûr qu’on te laisse libre en attendant le renvoi de ton affaire, on peut décider de te placer en détention provisoire en attendant ton jugement ». Il décide alors de comparaître ce jour.

Pour le procureur, « la problématique de l’accusé, c’est qu’il est ancré dans la délinquance depuis longtemps. Certes les faits dont on l’accuse n’ont pas vraiment troublé l’ordre public, mais il faut bien les sanctionner. On peut tenter une peine mixte, genre 10 mois avec un sursis et obligation de rembourser la société. »

« Je vous demande de mettre de l’humanité dans votre sanction. »

La défense de son côté estime que « 24 000 Fcfp, le prix du placoplâtre endommagé, ne représente rien pour une société qui fait un chiffre d’affaires de 4 milliards par an. On est dans une tentative de vol et il s’est dit, à un moment, que ce n’était pas bien ce qu’il faisait. Il s’est arrêté de lui-même ». Pour lui, la sanction doit être à la hauteur de la gravité des faits, et il demande au juge de « mettre de l’humanité dans votre sanction ».

Sa supplique a été entendue, puisque Hubert a été condamné à 3 mois de prison avec sursis, obligation de travailler et de rembourser 24 000 Fcfp à Vodafone.

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