ACTUS LOCALESÉCONOMIETOURISME

Une agence de voyages locale dans un imbroglio juridique en métropole

 TahitiVA, une entreprise récemment créée et liée à une celèbre agence de voyages locale, est accusée d’exercice illégal de la profession d’agent de voyage en métropole par un syndicat, Les Entreprises du voyage, qui a décidé de saisir les autorités.

C’est le magazine professionnel Tourmag qui s‘en fait l’écho. Sur son site internet, TahitiVA se présente alternativement comme une marque appartenant au groupe Tahiti Travel, créé en 2017 au fenua et devenu depuis un agent réceptif de renom, ou comme un « bureau de conseil » qui dispose d’une « équipe en Polynésie ».  TahitiVA, dont la naissance date de cette année, est domiciliée dans le 8e arrondissement de Paris, sa banque à Aix-en-Provence. Mais dans les conditions de vente qui apparaissent sur le site, il est bien précisé que les contrats sont conclus entre le client et Tahiti Travel Services, domicilié à Tahiti. De plus, les clients métropolitains sont invités à effectuer leur paiement à une société tierce, dénommée API, qui comme TahitiVa a son siège social à Paris mais sa domiciliation bancaire à Aix.

C’est là que le bât blesse les professionnels métropolitains. « S’il y a des ventes et des paiements en France, le bureau français est bien une agence de voyages, et cela nécessite une immatriculation », explique à Tourmag le responsable juridique du syndicat professionnel, qui pointe aussi que si TahitiVA est présentée comme une « marque », elle ne peut pas légalement encaisser d’argent.

Tahiti Travel Services est bien un tour opérateur, mais seulement en Polynésie française, où elle bénéficie d’une garantie financière de 5 millions de Fcfp. Pour exercer l’activité d’agent de voyage en métropole, il faut être enregistré auprès d’Atout France, et bénéficier d’une garantie financière illimitée. Et ce n’est le cas ni de TahitiVa ni de API.

Des partenaires peu recommandables ?

D’autres éléments inquiètent aussi Les Entreprises du voyage. La société API est constituée non seulement de la fondatrice et dirigeante de Tahiti Travel Services, mais aussi de l’ancienne directrice commerciale d’Évasion Spirit, agence parisienne en liquidation judiciaire, qui a tenté de se sortir de ses difficultés post-covid en remboursant les anciens clients avec les versements des nouveaux, laissant de plus de 400 voyageurs sur le carreau et une ardoise qui pourrait dépasser les 400 millions de Fcfp. Une partie de cette dette serait justement due à Tahiti Travel Services. Les anciens employés d’Evasion Spirit soupçonnent leur ex-patron, disent-ils à Tourmag, de vouloir se remettre en selle discrètement en misant sur la destination Polynésie. Autre associé de API, Patrick Terzian, l’ancien directeur administratif et financier de Tahiti Nui Travel qui avait été condamné en 2021 pour avoir détourné 47 millions de Fcfp de son entreprise.

Devant ce faisceau d’indices inquiétants, le syndicat a décidé de porter l’affaire devant la Direction départementale de la protection des populations de Paris, pour exercice illégal de la profession d’agent de voyage.

Article précedent

Beauté et Bien-être 31/07/2023

Article suivant

Convocation pré-sélection U-16 TAHITI | TAMA URA

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Une agence de voyages locale dans un imbroglio juridique en métropole