Le Premier ministre a confirmé ce lundi devant le Sénat la mise en place par l’État d’une aide de 200 euros (24 000 Fcfp), à partir de début juin, aux étudiants d’outre-mer les plus précaires restés en métropole. De son côté, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a communiqué sur le retour chez eux des étudiants
Après un recensement des étudiants ultramarins – ils sont près de 40 000 – qui s’est terminé le 2 mai, la ministre des Outre-mer Annick Girardin, dans une lettre ouverte, a précisé les mesures envisagées. Elle les renvoie d’abord à leur propre responsabilité en les mettant en garde sur la nécessité de « vérifier très précisément les dates et les modalités d’examen fixées par votre établissement et de vous assurer qu’un retour anticipé sur votre territoire n’obérera pas vos chances de succès à ces examens. » Et rappelle l’obligation d’être testés et isolés pendant 14 jours.
« En fonction des destinations et des dates de retour disponibles, vous serez affectés dans une structure dédiée de quatorzaine, soit en région parisienne avant votre départ, soit dans votre territoire directement à la sortie de l’avion. Ce choix d’affectation vous sera transmis ultérieurement, ainsi qu’une attestation de déplacement pour que vous puissiez rejoindre soit directement l’aéroport, soit le centre de quatorzaine en Ile-de-France. »
Quatorzaine en région parisienne ou à Tahiti ?
Reste à voir si les étudiants polynésiens pourront effectuer cette quatorzaine à Tahiti, alors que le Pays peine (ou résiste ?) à mettre sur pied des structures d’accueil, et que le président du Pays, même après la publication par l’État des nouvelles règles de retour fixant la période d’isolement à deux semaines, continue de parler de « trois semaines ». On imagine qu’il s’agit là d’une semaine supplémentaire d’isolation en structure dédiée si les personnes rapatriées se révélaient positives, mais ça ne contribue pas à rendre le débat plus clair.
La ministre poursuit : « Si vous êtes bénéficiaires du programme « passeport pour la mobilité études » de LADOM, votre billet d’avion sera financé en tout ou partie dans les conditions habituelles de prise en charge des billets retours du programme. Dans tous les autres cas, le voyage sera naturellement à votre charge. » Là encore, et comme pour les naufragés du covid-19 qui ne sont pas étudiants, on voit bien en filigrane les désaccords entre le Pays et l’État sur qui doit payer ces retours.
Elle a ensuite abordé la question financière, pour les étudiants qui ne demandent pas à revenir, sur les réseaux sociaux : « En choisissant de rester dans l’hexagone durant la crise plutôt que de rentrer dans leur territoire, les étudiants d’outre-mer ont contribué à la lutte contre le virus. Il est temps de les aider en retour ». Pour rappel, à la mi-mars, le gouvernement leur avait expressément demandé de rester là où ils étudiaient. Le 13 avril, Emmanuel Macron annonçait que les universités ne rouvriraient pas avant le mois de septembre.
Devant le Sénat ce lundi, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que 800 000 étudiants allaient bénéficier d’une aide de 200 euros dès le début du mois de juin, y compris les étudiants ultramarins « de moins de 25 ans, qui sont restés dans l’Hexagone et touchent l’APL (l’aide personnalisée au logement). » Une aide en complément de celle mise en place à travers les CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) des différentes académies et qui peut atteindre 500 euros pour les étudiants boursiers.
Pour tous renseignements sur ce dispositif : https://outremersolidaires.gouv.fr ou sur le numéro vert (accessible depuis la métropole) 0800 130 000.