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Une campagne de curage des rivières avant la saison des pluies

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Encombrés par des déchets végétaux, ménagers ou des alluvions, les rivières risquent de déborder et de créer des inondations au cours de la saison des pluies qui approche. La Direction de l’équipement a fait un point sur ses opérations de curage des rivières ce mercredi. Elles commencent ce mois-ci avec un ordre de priorité donné aux zones fortement peuplées. C’est une mission qui a gagné en respect de l’environnement mais qui reste difficile à cause du non respect des servitudes de curage de 5 mètres, obligatoires le long des berges. 

Elle va du mois de novembre au mois d’avril, c’est la saison des pluies qui arrive avec de potentielles inondations. On peut penser à celles de 2017 qui avaient laissé de nombreuses familles de la côte Est et de Papeete sinistrées ou bien à la destruction du pont de Matati’a par le choc avec les troncs d’arbre drainés par la rivière. C’est tout l’enjeu de la campagne de curage des rivières qui débute ce mois-ci, comme l’explique Mano-ura Tirao, directeur adjoint technique de la Direction de l’équipement. « Le Pays, qui est responsable administrativement et pénalement, veut éviter d’arriver à des situations où un débordement de cours d’eau met en danger la sécurité des biens ou des personnes. » Sous l’égide du ministère des Grands travaux, la Direction de l’équipement est en charge de l’entretien du domaine public et donc des cours d’eau relevant du domaine publique depuis une trentaine d’années. Ce mois-ci, une série d’opération de curage des cours d’eau commence avec une priorité donnée aux zones fortement urbanisées qui se concentrent dans l’agglomération de Papeete mais pas seulement. Certaines situations d’urgence sont également identifiées comme à la Vaitia située à Papara, où des sédiments encombrent l’embouchure et sont traitées en urgence.

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Des opérations plus respectueuses de l’environnement 

Attention à bien distinguer curage et extraction qui n’ont rien à voir. Ici, il s’agit de rétablir l’écoulement naturel des cours d’eau comme cela a été le cas à Teahupo’o récemment, afin d’éviter que leur obstruction ne crée des inondations alentour. Les déchets dégagés des rivières comprennent des végétaux qui sont soit valorisés en terreau, copeaux de bois etc.. soit stockés pour ceux qui ne sont pas exploitables comme les algues. Ils comprennent aussi des alluvions, roches de toutes tailles, sables et sédiments qui sont simplement déposés près des berges. Enfin les déchets ménagers qui sont traités par Fenua Ma. Depuis quelques temps, la Direction de l’équipement travaille en collaboration avec la Direction de l’environnement (Diren). Une inspection des sites est effectuée avec toute opération de curage pour déterminer quelles espèces protégées y vivent afin de ne pas les déranger. « Par exemple dans la Papeava, des zones de nidification du héron cendré ont été identifiées par la Diren et sont protégées lors des curages » explique le directeur technique adjoint.

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Les particuliers responsables aussi

D’un autre côté, l’incivisme des usagers rend la mission difficile. D’une part les déchets ménagers qui encombrent les cours d’eau sont bel et bien délaissés par des particuliers de manière générale, tout comme des déchets verts qui n’y ont pas leur place. Par exemple la rupture du pont de Matati’a survenue lors des intempéries de janvier 2017 était due à un choc provoqué par des rondins et des troncs d’arbre qui étaient restés stockés le long de la berge après avoir été débités, dit Mano-ura. D’autre part, certains endroits ne peuvent être traités car « l’accès est difficile » voire impossible. Les engins utilisés sont censés utiliser les « servitudes de curage » qui sont constituées par une distance de 5 mètres entre les habitations et le cours d’eau. Celles-ci sont parfois inexistantes et « cette obligation réglementaire n’est plus toujours respectée » explique Mano-ura Tirao. Par ailleurs le Pays n’intervient que sur le domaine public. L’élagage et l’entretien des parcelles privées, qui limite la quantité de déchets qui peuvent être emportés lors d’une crue, est de la responsabilité de leurs propriétaires.

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Carte des zones identifiées prioritaires