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Une campagne pour briser le tabou de l’inceste

 © MAXPPP

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Un enfant sur vingt-quatre en serait victime en France. Un collectif lance une campagne dans les médias.

L’inceste est une réalité pour de nombreuses victimes, mais le mot n’apparaît pas dans le Code pénal. Si aucune étude scientifique n’a été menée en France sur le sujet, l’Ipsos a réalisé un sondage en 2009 qui a permis de mettre un chiffre sur un phénomène tabou : deux millions de Français, âgés de plus de 18 ans, déclarent en avoir été victime. Un autre sondage, daté de 1987, réalisé par BVA, montrait qu’un enfant sur 24,5 avait souffert d’inceste en France. Le Collectif féministe contre le viol a reçu 650 appels de victimes en 2013. Pour briser le silence, il lance mardi une campagne.

Sortir du silence. Le collectif souhaite, avec la campagne « L’inceste est toujours un crime », briser le tabou. Il rappelle qu’ »un enfant n’est jamais consentant ».

Le collectif insiste aussi sur l’importance d’introduire la notion d’inceste dans le Code pénal et de « ne pas avoir à démontrer la contrainte quand un ou une mineur-e de 15 ans est agressé-e sexuellement par un majeur ». En effet, actuellement, dans les situations où cette contrainte n’a pas été démontrée, la loi dispose que ces faits ne constituent que des « atteintes sexuelles ».

« J’ai été violée toutes les nuits pendant quatre ans ». Les agresseurs sont le plus souvent le père, le beau-père ou le grand père mais aussi un oncle, un frère ou un cousin. Selon les statistiques du collectif qui fait un accueil téléphonique aux victimes, sur les 11 premiers mois de l’année, 92% des cas concernaient des filles et 8% des garçons. Et le phénomène dure des années, sans faire de bruit. « J’ai été violée toutes les nuits pendant quatre ans à partir de 6 ans par mon frère aîné », témoigne Mélusine au micro d’Europe 1. Agée de 38 ans, elle s’est souvenue de ces abus il y a seulement trois ans : « Je me suis dis ‘il faut oublier ça’, car je ne peux pas survivre avec ça. Certains en meurent, parfois à petit feu. Nous sommes des survivants ».

Source : Europe1

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