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Oscar Temaru ferme la porte à une coalition de partis pour les territoriales

Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi, le président du Tavini estime que « 90% » des voix obtenues ce samedi sont celles d’électeurs convaincus par le projet d’indépendance de Maohi Nui. L’État doit « respecter ce choix », dit-il, même si l’auto-determination ne se tracera selon lui pas à Paris, mais plutôt à l’ONU. Quant à une éventuelle coalition avec d’autres partis pour les territoriales, le leader bleu ciel y ferme la porte : « si chacun vient avec son drapeau, ça va être le bordel ».

« C’est une victoire d’équipe ». C’est ce qu’a rappelé Oscar Temaru, dimanche, aux trois députés Tavini qui embarquaient vers Paris. À eux, désormais, de faire « les bons choix », sous la houlette de l’expérimenté Moetai Brotherson, et dans l’idée que « l’intérêt général de notre pays doit passer avant tout ». Un choix, il faudra en faire un rapidement : celui du groupe où les trois élus siégeront. Groupe ultramarin ? Groupe commun avec le PCF comme lors de la dernière mandature ? Groupe LFI autour de qui s’est réunie l’alliance Nupes, aujourd’hui chancelante ? « Ce sont eux qui décideront, Moetai c’est un grand garçon, répond l’ancien président. Et il trouvera la solution pour être beaucoup plus efficace que par le passé, quand il était tout seul »

La coalition  ? « On a vécu ça en 2004 (…) on a perdu 20 ans »

Le chef de file indépendantiste, pourtant, ne partage pas toutes les idées de son député réélu. Interrogé sur la stratégie en vue des territoriales de 2023 samedi soir, Moetai Brotherson avait évoqué l’option d’une alliance avec d’autres partis d’opposition, qui ont « contribué à la victoire » de ce samedi. Le représentant à l’assemblée parlait de discussions – de fonds, pas « de marchands de tapis » – qui pourraient être engagées dans les prochaines semaines. Une option à laquelle Oscar Temaru semble fermer la porte, au nom de « l’expérience ». « On a quand même vécu ça en 2004 (avec l’UPLD, ndr) et on a fait que se chamailler, ça fait 20 ans de perdus, pointe-t-il. Vous voyez ce qui se passe avec la Nupes, quand chacun veut tirer la couverture à soi ? Non, nous avons gagné les législatives avec 60 000 voix, au Tavini Huiraatira, on ne refuse personne, mais si chacun vient avec son drapeau ça va être le bordel ». En clair, adhérer au Tavini, oui, lancer une coalition de partis, non.

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De nombreux commentateurs, estiment c’est un « front anti-Fritch » qui a fait triompher les candidats bleu ciel dans les urnes, samedi. Le maire de Faa’a, lui, assure que l’essentiel des 61 438 voix obtenues ce samedi sont celles d’électeurs qui adhèrent au projet d’indépendance du Tavini. « Il y a peut-être 5000 voix qui ne sont pas contre l’indépendance, mais qui se posent des questions, admet-il. Mais 90% de ces voix, oui, ils en ont marre, ils veulent clarifier la situation, ont compris les limites de notre statut d’autonomie ».

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L’ancien président appelle l’État, comme l’a fait Tematai Le Gayic samedi à « reconnaitre » ces résultats, et « le chemin qu’a choisi le peuple Maohi ». Pour le tracer, Moetai Brotherson veut profiter de la « fenêtre de réforme constitutionnelle » de début de mandature, introduire l’idée d’un processus de décolonisation et celui d’une « citoyenneté Maohi ». Mais cet effort ne trouvera, d’après Oscar Temaru qu’un soutien limité à Paris : « Le seul homme politique à avoir annoncé la couleur, c’est M. Mélenchon, pointe-t-il. Il a dit qu’il soutenait le droit des peuples à l’autodetermination, que c’est un dossier très lourd et qu’il faut que les Nations unis s’occupent de ce dossier nous sommes sur la seule longueur d’onde ».

Devant l’ONU plutôt qu’à Paris

Pour le maire de Faa’a, plus qu’à Paris, c’est aux Nations-unis que se mènera le combat pour la souveraineté, « droit inaliénable » sur lequel la France a « failli à sa mission ». Pas question de « répéter les erreurs » du schéma de décolonisation au très long terme de la Nouvelle-Calédonie, un référendum doit être organisé plus rapidement : « Ils se sont fait avoir, la Nouvelle-Calédonie aurait déjà pu accéder à son indépendance en 1986 mais Jean-Marie (Tjibaou, ndr) a été embarqué par les francs-maçons, assure-t-il. Nous avons tous été surpris de la voir serrez la main de M. Jacques Lafleur, alors que nous avions le soutien de tous les pays membres du comité de décolonisation, des principaux leader du Pacifique et du monde ».

Et justement sur ces soutiens internationaux, plus que sur des accords territoriaux et nationaux, que le chef de file indépendantiste veut compter. « J’ai déjà fait passer des messages auprès de nos représentants à l’Onu pour intervenir auprès du comité de décolonisation, et pour que la France accepte la décolonisation avec cette tripartite avec l’arbitrage des Nations-Unis » explique le leader bleu ciel. Pas la première demande, depuis la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non-autonomes, en 2013. Mais cette fois les choses seront différentes, estime-t-il. Car l’État « utilisait le président Édouard Fritch et les autres pour dire que personne ne veut de l’indépendance dans notre pays, que l’on veut rester avec la France, explique-t-il. Avec un tel résultat (celui du scrutin de samedi, ndr), l’argument ne tient plus la route ».

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« S’ils sont incompétents, il faut démissionner »

Édouard Fritch à qui Oscar Temaru avait adressé un tacle dès samedi soir. « Si j’étais président du gouvernement je démissionnerais », avait-il déclaré au vu des résultats. Et il maintient que cette démission serait une forme de « respect pour la démocratie » après les résultats des législatives : « C’est une expression claire et nette, ils ont beaucoup été critiqué pour la gestion de notre pays que ça soit sur le plan de la fiscalité, sur le plan social ou pour la gestion de la Covid, qui a quand même fait plus de 700 morts, et je suis sûr qu’il y en avait plus. On aurait pu faire mieux et autrement ».

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Le maire de Faa’a, ajoute à ce bilan la crise actuelle de l’inflation : huile de coco, uru… « Nous avons des produits ici chez nous qui sont meilleurs que les produits importés (…) et des milliers d’hectares en friche (…) Il faut planter, insiste-t-il. Tout un pan de notre économie laissé de côté, s’il sont incompétents, il faut démissionner et laisser les autres gérer ce pays« .