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Une conférence sur la mobilité vers Raiatea et Rurutu

Sarah Bernard, docteure en géographie et auteure de la thèse « S’installer et vivre en Polynésie Française, mobilités et recompositions territoriales : l’exemple de Raiatea et Rurutu. » ©MB/Radio1

Elle présentera les résultats de son étude ce mardi en conférence dans l’amphithéâtre A3 de l’UPF à 17h30 : Sarah Bernard, docteure en géographie à l’université de Limoges, est l’auteur de la thèse :« S’installer et vivre en Polynésie française, mobilités et recompositions territoriales : l’exemple de Raiatea et Rurutu. » 

Au départ il y a un constat établi suite au recensement de 2012 : « Les résultats du recensement de population de 2012 semblent révéler un changement dans les dynamiques de mobilités du territoire : Tahiti enregistre désormais plus de départs que d’arrivées, contrairement à certains autres archipels qui deviennent légèrement excédentaires. » Sarah Bernard en fait le point de départ de sa thèse qu’elle a soutenue au mois de novembre et dont elle a présenté les résultats à Raiatea le 23 mars dernier. Ce soir c’est à l’Université de la Polynésie française qu’elle la restituera grâce à la Société des études océaniennes, dans le cadre des conférences Savoir pour tous.

Origines, emploi et cadre de vie en cause

Elle est docteure en géographie rattachée au laboratoire Geolab de l’université de Limoges et a effectué, pour son étude, plusieurs séjours en Polynésie en 2017 et 2018. Elle choisit de se rendre à Rurutu, île dont le solde migratoire est positif malgré l’isolement géographique. Le phénomène était encore faible en 2012 mais prédisait déjà une tendance, explique-t-elle. Puis en parallèle elle étudie également Raiatea, deuxième centre économique de la Polynésie après Tahiti. Elle y retrouve des profils plus variés qu’à Rurutu. La question : « qui sont ces personnes qui s’installent dans les îles ? Comment se recomposent les sociétés insulaires après leur arrivée ? » Il s’agit aussi bien de résidents qui reviennent dans leurs îles d’origine ou qui changent d’île, que de personnes extérieures qui décident de s’y installer. Trois grandes explications reviennent : le retour vers la famille et les terres familiales « pour les personnes qui sont originaires des îles », les opportunités professionnelles « surtout à Raiatea mais aussi à Rurutu » et enfin la recherche d’un cadre de vie plus sain, « l’envie de quitter la grande ville, Tahiti ou une grande ville en métropole, de fuir le stress, la pollution et le bruit ». La géographe souligne ici que Raiatea semble être un bon compromis car on y trouve aussi tous les avantages d’une ville avec une activité économique importante, des moyens de transport et de communication suffisants, etc.

La problématique du logement soulevée à Raiatea

Quelques années après elle est retournée présenter son travail aux personnes qu’elle avait interrogées, un moment important pour elle. Ce mardi, de retour de trois semaines passées à Raiatea, elle retient une impression générale que la tendance observée en 2012 s’est confirmée après le passage du Covid. Et les résultats de son étude ont le mérite d’ouvrir le débat. « Plusieurs problématiques ont été soulevées suite à ma présentation. Celle du logement ressort beaucoup, raconte Sarah Bernard, les réactions ont été assez fortes sur la thématique, sur la gestion des terres, et l’impression d’être envahi, même si le terme est un peu fort, et de ne plus être acteur de son île, de son territoire. » Son étude porte également sur la façon dont on s’installe et dont on « crée du lien », dont on peut entreprendre, éléments qu’elle présentera ce mardi à l’UPF, à 17h30 dans l’amphithéâtre A3.

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