Semaine scolaire de 4 jours, ou 5 jours ? Plus de 10 ans après la France, la Polynésie s’apprête à faire appliquer la réforme concernant les obligations réglementaires de service (ORS) des enseignants. À partir de la rentrée 2024, les élèves de maternelle et du primaire verront leurs cours réduits de trois heures. Des horaires différents seront appliqués en fonction des écoles et des communes… mais pour l’heure rien n’est fixé. Une « consultation citoyenne » sera lancée en mars, dans tous les établissements scolaires du fenua.
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Du changement pour les élèves du 1er degré. Après avoir suspendu, en juin dernier, la réforme concernant les obligations réglementaires de services (ORS) des enseignants, Ronny Teriipaia prévoit finalement de la faire appliquer à partir de la prochaine rentrée. Celle-ci implique une réduction des temps d’enseignement, passant de 27 heures à 24 heures par semaine ; ces trois heures (soit 108 heures sur l’année) seront consacrées aux réunions réglementaires, mais aussi aux formations. Ce « droit, appliqué dans l’Hexagone depuis 2013, est réclamé par les professeurs des écoles », dit le ministre de l’Éducation.
« Faire en sorte que l’on soit tous au diapason »
Ronny Teriipaia insiste sur le fait que cette réforme, qui entraîne forcément une modification des horaires, doit être mise en place « en concertation » avec les toutes les parties prenantes : parents d’élèves, communes, mais aussi transporteurs et enseignants. « Il faut faire en sorte que l’on soit tous au diapason, pour que tout se passe bien, assure le ministre qui précise qu’une journée de classe « ne devra pas dépasser 6 heures, pour permettre à l’enfant d’être bien parce que si on leur donne trop d’heures, ils sont fatigués. »
Les parents devront s’organiser
Cette évolution va aussi permettre aux enfants de s’adonner à des activités périscolaires, mais leurs parents devront quoi qu’il en soit s’organiser. Et pour leur permettre de le faire au mieux, 5 scénarios pour moduler la répartition des cours sont mis sur la table. Semaine de 4 ou 5 jours, après-midi libre ou non… les parents auront leur mot à dire. Dans l’administration publique, certains agents pourront opter pour le télétravail, mais les autres devront s’organiser : « Il faut rappeler aux parents qu’il faut qu’ils prennent leurs responsabilités. »
Pas d’obligation d’occuper les enfants pour les communes
« Nous, on joue notre rôle en tant qu’éducateurs, mais eux ont aussi un rôle en tant que parents, rappelle le ministre. Quand on a des enfants, on s’organise en fonction d’eux. » Les communes – compétentes concernant les écoles publiques établies sur leur territoire – pourront, si elles le souhaitent, proposer un système pour occuper les élèves, mais n’ont « pas d’obligation » de le faire, rappelle le ministre.
Le changement arrivera donc avec son lot d’inconvénients, mais aussi ses bons côtés. Un travail conjoint avec le ministère de l’Équipement a été engagé pour « repenser la fluidité du trafic » en fonction des horaires pouvant différer d’un établissement à l’autre même s’ils sont situés dans une même commune.
Une consultation citoyenne en mars
C’est la consultation citoyenne que va lancer le ministère dans les écoles du 11 au 15 mars qui permettra d’en définir les contours de manière précise. Elle prendra la forme d’un vote – un par famille – qui désignera le scénario favori des parents. En fonction de cela, les communes et les transporteurs émettront des avis qui devraient selon le Pays permettre à terme la mise place d’horaires convenant à la majorité des familles. Enfin, il n’est pour l’instant pas question de modifier la durée des vacances scolaires, mais ce n’est pas exclu dans le futur.
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