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Une convention pour améliorer le suivi des auteurs de violences intrafamiliales

« Pour protéger les victimes, il faut prendre en charge les auteurs ». C’est dans cet état d’esprit qu’une convention a été signée entre le tribunal de première instance, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) et l’association Emauta. Elle a pour vocation de fournir un suivi complet à des auteurs de violences pour éviter les récidives.

Une convention partenaire a été signée ce matin entre le tribunal de première instance, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) et l’association « Emauta pour redonner l’espoir ». Objectif : améliorer et renforcer le traitement des violences conjugales et plus largement, des violences intrafamiliales. Cette convention n’est pas nouvelle, c’est une refonte de celle de 2019 qui avait été signée avec les mêmes partenaires. L’intérêt de son renouvellement est d’accroître les possibilités d’hébergement et de suivi des agresseurs.

« L’objectif c’est de faire en sorte que la victime de violences intrafamiliales, qu’il s’agisse de violences conjugales ou de violences sur personne vulnérable, puisse rester dans son logement et faire en sorte que l’auteur des faits soit évincé. Donc qu’il sorte du logement et puisse être hébergé dans un des deux foyers de l’association Emauta qui sera chargée d’encadrer aussi sur le plan social et psychologique les auteurs de ces violences pour les amener à réfléchir sur ce qu’ils ont fait », précise Hervé Leroy, procureur de la République.

Le procureur de la République a insisté sur l’importance de mettre le maximum de moyens à contribution pour enrayer le fléau des violences intrafamiliales. Dans ce partenariat, le Spip intervient à deux moments dans le suivi des agresseurs : « en enquête avant de passer en comparution immédiate et c’est dans ce cadre-là qu’on peut proposer l’éviction de la personne autrice de violences avec un placement dans un foyer de l’association. On intervient aussi lorsque la peine a été posée, dans le cadre du suivi. Dans ce cadre-là, les auteurs ou autrices sont pris en charge individuellement par un conseiller pénitencier d’insertion et de probation » explique Véronique Meunier, directrice du SPIP.

Les auteurs de violences auront droit à un double suivi, un suivi judiciaire donc mais également un suivi social de l’association Emauta. Ils seront accueillis dans les foyers dans une atmosphère sereine et calme pour les inciter à reprendre une vie normale. Au total, sept places leur seront dédiées parmi la cinquantaine que comptent les deux foyers. Ils bénéficieront du potentiel d’encadrement de la structure et d’un suivi psychologique adapté. Des mesures qui répondent à un réel besoin du terrain mais qui sont encore loin d’être suffisantes.

Cette convention est une avancée dans le traitement des cas de violences intrafamiliales mais un long chemin reste encore à parcourir pour que leur prise en charge soit optimale. Le président de l’association Emauta, Manutea Gay, avance notamment l’importance de travailler sur la détection et le suivi des personnes en détresse sociale et psychologique qui ont, pour la plupart, subi des traumatismes durant leur enfance. Manutea veut les prendre en charge le plus tôt possible afin d’éviter qu’ils deviennent violents à l’avenir.

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