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Une étude pour anticiper l’impact des futurs aménagements sur la circulation

Pour mieux concevoir ses projets routiers sur la côte Est, et en anticiper l’impact sur la circulation, le ministère des grands travaux planche sur l’élaboration d’un modèle de déplacement. Une étude de comptage routier a donc été menée en août et septembre 2024, pour identifier les aménagements responsables des bouchons. Elle confirme, dit Jordy Chan, la pertinence des aménagements prévus par son ministère.

Chaque jour, près de 33 000 véhicules, parmi lesquels 20% de deux-roues, entrent à Papeete. Une importante part de ce flux est concentrée entre 6h30 et 7h30 du matin : 8 210 « unités de véhicules particuliers » ( 1 UVP pour un véhicule léger, 2 UVP pour un poids lourd et 0,3 UVP pour un deux-roues) gagnent la capitale à l’heure de pointe, relève une étude du ministère des Grands travaux, menée entre août et septembre 2024. Dans le détail, on dénombre, en heure de pointe, 4 000 UVP entrant par l’Est et 4 210 par l’autre côté.

Cette opération a nécessité l’utilisation d’appareils de comptage automatique, mais aussi l’emploi de compteurs physiques. À l’exception de l’entrée ouest de Papeete, l’étude s’est concentrée sur les axes de la côte est. Là où le Pays prévoit plusieurs aménagements sous cinq ans pour décongestionner la circulation, avec certains chantiers planifiés au second semestre 2025 : le giratoire de la présidence remplacé par des feux tricolores, l’extension de « l’onde verte » sur Prince Hinoi, la création d’une déviation au rond-point d’Erima, l’installation d’une troisième voie « mobile » – permettant de passer à deux voies dans un sens le matin, puis dans l’autre le soir – entre le Tahara’a et Supermahina, les voies réservées aux bus entre Tipaerui et Erima, et enfin le réseau de pistes cyclables.

Sans grande surprise, « l’étude révèle que les principaux points de congestion identifiés sont justement les points que le gouvernement souhaite traiter à travers les aménagement qu’il a prévu de mettre en oeuvre », se félicite le ministre des Transports Jordy Chan. Ces données vont donc permettre au pays de « mener à bien des scénarios de trafic concernant ces aménagements, pour simuler quelles seraient les conditions de circulation si on mettait en oeuvre ces aménagements, à la fois en silo mais également combinés entre eux », note Jordy Chan. Combinés, aussi, « au projet de mobilité que le gouvernement envisage de mettre en oeuvre, à savoir les voies réservées pour les transports collectifs et les pistes cyclables ».

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Impact positif sur la circulation des nouveaux horaires des écoles

Au-delà de mettre à jour les statistiques et de confirmer ce qui était déjà connu, l’étude conforte le gouvernement dans l’effet vertueux apporté par la réforme des rythmes scolaires sur la circulation. « On a constaté une amélioration du trafic, dû, d’une part, au fait que certains usagers partent plus tard, et, d’autre part, par des conditions de circulation qui se sont améliorées plus localement, aux abords des établissements scolaires ». Certains ménages gagnent ainsi de précieuses minutes de sommeil. À Mahina par exemple, le trafic a diminué entre 4 et 5 heures, pour se déclarer à l’heure suivante. Même effet dans la descente de la RDO, à l’entrée ouest de Papeete, ou le trafic est désormais moins important entre 5 et 6. Selon l’étude, cela a permis au trafic en entrée de Papeete d’augmenter « d’environ 1 000 véhicules par jour », soit une augmentation de 3 % par rapport à l’avant réforme.

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Jordy Chan souligne aussi que les données montrent que la part de deux-roues est en augmentation sur nos routes : 20 %, contre 3 à 4 % ,à Paris ou à Marseille.

De nouveaux comptages sont prévus cette année, cette fois sur la côte Ouest, de Faa’a à Taravao, où les aménagements prévus verront le jour à un horizon plus lointain.