Radio1 Tahiti

Une grève mais pas de discussion à la CCISM

La dizaine d’agents en grève à la Chambre de commerce ce jeudi ont de nouveau refusé de négocier avec quelqu’un d’autre que le président Stéphane Chin Loy. Et ce dernier a de nouveau expliqué que le mouvement était « téléguidé » par des concurrents électoraux et que son emploi du temps était trop chargé pour les recevoir. Pas de discussions, donc : les grévistes espèrent tout de même que le mouvement passe un message à la « prochaine équipe » sur le « mal-être » de certains dans les services.  

Un petit piquet devant le siège, une poignée d’absents, au pôle entreprise notamment. Le préavis de grève déposé par A tia i mua à la CCISM est bien entré en action, ce jeudi. La veille, les deux rendez-vous organisés entre militants et direction n’avait accouchés d’aucune discussion. La dizaine d’agents ne veulent négocier qu’en présence du président de l’établissement consulaire, le seul selon eux à « pouvoir prendre de vraies décisions ». Or Stéphane Chin Loy dit avoir un emploi du temps très chargé ces jours-ci : gestion de ces entreprises bien sûr, conseil d’administration budgétaire – qui s’est « très bien passé » – ce jeudi, et surtout campagne en vue des élections du 27 juin, à l’occasion desquelles lui et la trentaine d’élus de la CCISM remettent leur siège en jeu. Impossible, donc, de faire de la place dans son emploi pour des négociations, qui, selon lui, seront quoiqu’il arrive vaines. Le préavis « parachuté, téléguidé par les deux autres listes » des élections ne contiendrait « absolument rien qui tienne » d’après le président sortant. Le « malaise généralisé » des employés, dénoncé par les grévistes ? Les reproches sur la gestion des ressources humaines, ou sur les conditions de déménagement du pôle entreprise ? La demande d’audit sur l’organisation ? « Des sujets que l’on traite, toute l’année, sans problème, et d’un coup, ‘pof !, une grève qui sort comme ça du chapeau juste avant les élections, répond Stéphane Chin Loy. C’est orienté, c’est dirigé… » 

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De l’autre côté de la façade de la CCISM, la dizaine de grévistes, rejoint par des salariés en arrêt maladie ou en congés, ne se disent « pas étonnés » par ce discours. « La dernière grève, c’était en 2004, et déjà, le président avait déserté la négociation », lance Audrey, déléguée syndicale A tia i mua. Si elle et ses collègues ne font pas grève « tous les cinq matins », c’est parce qu’ils préfèrent tenter « le dialogue, les courriers, les réunions ». Et si le mouvement est si rapproché des élections, c’est parce que « tout ça n’a pas marché », « qu’on en peu plus », et qu’il serait « impoli » d’imposer le mouvement à l’équipe de la prochaine mandature.

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Ce jeudi soir, les militants hésitait à continuer le mouvement, même si le préavis de grève est illimité. L’essentiel était de lancer un message, à la direction et aux candidats de l’élection du 27 juin. « On espère que les nouvelles personnes qui seront en place seront plus à l’écoute », explique Audrey.