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« Une nouvelle étape de franchie » à l’international pour le Tavini


Le rappel à l’ordre adressé à la France par le Comité des droits de l’Homme, où deux représentants du Tavini ont été auditionnés il y a deux semaines au sujet de l’autodétermination, est « une petite bataille de gagnée » par les indépendantistes. « La France v être obligée de bouger ses lignes, puisqu’elle est tenue par des engagements internationaux », veut croire Richard Tuheiava.

« En refusant le rôle des Nations Unies et en entravant le processus de décolonisation de Ma’ohi Nui, la France commet une grave violation des droits de l’Homme à l’égard du peuple Ma’ohi », clame le Tavini. Il y a  deux semaines, deux représentants du parti bleu ciel, Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini, s’étaient rendu à Genève, devant le Comité des droits de l’Homme de l’ONU, pour y évoquer, avec d’autres délégations de partis indépendantistes français réunis au sein du Groupe de Bakou, la question du droit des peuples Kanaks et Ma’ohi à disposer d’eux-mêmes.

Des prises de paroles destinées à abonder le rapport périodique sur la France de cette institution composée d’experts internationaux. Un rapport que le comité a rendu jeudi. Il passe en revue le respect des droits de l’Homme dans le pays et pointe notamment « l’absence de progrès réalisé sur la question relative à l’autodétermination du peuple de la Polynésie Française ». Avec, à la clef, un rappel à l’ordre pour l’État, dont le mutisme sur la décolonisation de la Polynésie ne cesse de frustrer le camp indépendantiste, qui tente, depuis la réinscription il y a onze ans, d’obtenir le lancement d’un processus sous le contrôle de l’ONU.

« Un donneur de leçon » rappelé à l’ordre

« Sur le plan des relations diplomatiques, la France n’aime pas beaucoup se faire rappeler à l’ordre. La France est un donneur de leçon, et là c’est le comité qui rappelle à la France ses obligations vis-à-vis de la charte des nations unis », se félicite Oscar Temaru. « Inscrire ce processus sous l’égide des droits de l’Homme nous donne, non pas seulement un crédit, mais une valeur humaine supplémentaire. Donc c’est ça qui va gouverner les idées directrices du processus jusqu’à son terme. Concrètement, ça nous permet d’aller pétitionner quasiment tout le temps à Genève. Ca nous permet aussi de saisir le conseil des droits de l’Homme pour des plaintes de particuliers ou d’ONG, sur d’éventuelles violations en matières de droits de l’Homme, liées à l’autodétermination, qui est reconnue en tant que tel », explique l’ancien sénateur Richard Tuheiava.

Le Tavini las de « l’autisme diplomatique »

« Bien entendu, ce n’est pas l’euphorie, mais c’est une nouvelle étape de franchie », résume le président de l’Assemblée Tony Géros, pour qui « on a gagné une petite bataille mais pas la guerre ». « On connait la ligne rouge politique à ne pas dépasser. Aujourd’hui, la France va être obligée de bouger les siennes, puisqu’elle est tenue par des engagements internationaux », estime Richard Tuheiava. Il voit en cette avancée « une opportunité. Il ne faut pas le voir comme un couteau sous la gorge, mais si la France continue à faire de l’autisme diplomatique sur dix ans de réinscription (en Polynésie) et des émeutes (en Kanaky Nouvelle-Calédonie), ça risque d’être un échec complet d’une partie de la politique d’outre-mer de la France ».

Le Tavini compte désormais poursuivre son occupation de l’espace diplomatique. Prochaine étape en mai prochain au Timor Leste, à l’occasion du prochain séminaire de décolonisation du Comité des 24.

 

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