Le Tavini Huiraatira inaugurait samedi matin sa nouvelle permanence et fêtait le nouveau projet de résolution adopté par le comité de décolonisation de l’ONU. Il intègre deux nouvelles clauses : une concernant les ressources naturelles pour lesquelles le peuple polynésien est souverain et une concernant les essais nucléaires. Une « grande victoire » assure le parti indépendantiste.
Le Tavini inaugurait sa nouvelle permanence samedi matin mais surtout fêtait « une grande victoire ». Oscar Temaru a brandi avec fierté, devant les membres du parti venus nombreux, le nouveau projet de résolution adopté par le comité de décolonisation de l’ONU le 27 juin dernier. Richard Tuheiava, représentant UPLD de l’assemblée, avait été invité comme expert au séminaire régional du comité de décolonisation qui s’est déroulé au Nicaragua, fin mai. Il y avait dénoncé les accords de Papeete, avait rappelé que l’association 193 avait obtenu plus de 42 000 signatures concernant une pétition sur les essais, et il avait refait un point sur les ressources naturelles minières dont la France peut s’emparer si elle les classe comme étant des ressources stratégiques.
Et il a été entendu par les membres de ce comité, car deux nouvelles clauses ont été intégrées à ce projet de résolution : « L’Assemblée générale exhorte la puissance administrante de garantir la souveraineté permanente du peuple de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, y compris les ressources marines et les minéraux sous-marins », et elle « prie le secrétaire général de continuer de lui communiquer des mises à jour de son rapport sur les retombées environnementales, écologiques, sanitaires et autres des essais nucléaires pratiqués pendant 30 ans en Polynésie française, contenant des détails supplémentaires sur les retombées des essais nucléaires dans le territoire, en particulier sur les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants ». Mais pas sûr que cela change quoi que ce soit à la position de l’État français, même si, selon Oscar Temaru, la France « doit montrer l’exemple ».
Ces clauses ont été obtenues après un dur combat car « la France ne voulait pas de ces deux nouveaux articles » et elle a donc fait « un lobbying extraordinaire », selon Richard Tuheiava. Cette résolution est encore « un projet » mais le texte ne devrait pas évoluer. Il doit désormais être présenté à la Quatrième commission dont la réunion est prévue en octobre. Le rendez-vous sera particulièrement intéressant car le président du Pays, Édouard Fritch, a annoncé qu’il s’y rendrait. Ce qui n’effraie pas le moins du monde Richard Tuheiava ou Moetai Brotherson : « Il va dire des choses qui viendront renforcer notre position. S’il dit que les ressources naturelles nous appartiennent, les membres de l’ONU lui montreront l’article de notre statut qui prouve le contraire. Nous resterons vigilants mais nous n’avons pas d’inquiétude. » Richard Tuheiava voit dans le déplacement de Fritch à l’ONU une autre victoire et assure que cela ne changera rien au projet de résolution.
Oscar Temaru fera également le déplacement pour cette réunion prévue en octobre de la Quatrième commission et se demandait samedi ce qu’Édouard Fritch allait bien pouvoir dire…
Une fois passée l’étape de la Quatrième commission, la résolution devrait être définitivement adoptée en décembre par l’Assemblée générale de l’ONU. Voici le projet de résolution adopté par le comité de décolonisation de l’ONU :
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