Un résident polynésien, révolté par les restrictions de voyage vers la métropole, a mis en ligne une pétition adressée au haut-commissaire. Il dénonce le manque de logique et d’humanité dans l’interdiction et la différence de traitement entre citoyens français et touristes étrangers.
Une pétition a été mise en ligne il y a deux jours par un résident polynésien, demandant que les Polynésiens puissent se rendre dans l’Hexagone à partir du 9 juin, date à laquelle les touristes étrangers pourront, eux, le faire. « Mettez en place les protocoles qui vous semblent adaptés, mais ne laissez pas les portes fermées ! » plaide le texte de la pétition.
« On nous dit qu’il faut que nous soyons vaccinés à 70%. Alors que ça n’a aucun rapport ! À partir du moment où un touriste étranger peut aller en France, il n’y a pas de raison qu’un Polynésien ne puisse pas y aller. Surtout quand on voit la situation sanitaire, ce n’est pas nous qui allons importer les variants en France ! » dit Frédéric Duponchel. Et au rythme ou va la vaccination, dit-il, « la contrainte ne permet pas aux Polynésiens d’envisager de voyager avant la fin de l’année 2021 si l’on veut être réaliste ».
Les explications officielles sur l’interdiction de voyager hors motifs impérieux sont centrées sur la protection de la Polynésie de l’introduction de variants qu’un résident pourrait ramener au fenua, et qui remettrait en pression le système hospitalier. « Déjà, pour revenir, il faut partir, répond Frédéric Duponchel. Le ministre a félicité l’ensemble des protocoles qui a été mis en place ici, et ça se passe effectivement bien. Je ne demande pas à ce que tout le monde puisse y aller dans n’importe quelles conditions, mais qu’on annonce une date, et qu’on annonce des conditions. Ou bien ça veut dire que les protocoles ne sont pas satisfaisants ? Alors il ne faut pas laisser passer les Américains non plus ! »
Frédéric Duponchel dénonce un système qui manque d’humanité : « Je vais dire à ma mère, tu vas pouvoir avoir un Italien, un Espagnol qui va se balader dans ta ville, mais nous, Polynésiens, Français, on ne peut pas venir. Comment lui expliquer ça ? M…, c’est la France, pourquoi est-ce qu’on privilégierait un Allemand ou un Italien qui vient faire du tourisme plutôt qu’un Polynésien français ? »