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Une relation amoureuse à couteaux tirés

Ce sont encore des violences conjugales qui ont occupé le tribunal ce lundi. En comparution immédiate, un homme a été condamné à un an de prison ferme pour avoir frappé sa concubine.

 Terii*, 51 ans, maçon de son état gagne 135 000 Fcfp par mois. Il vit en couple depuis 10 ans avec une femme qui touche une allocation de la Cotorep et qui est sous curatelle renforcée. Ils vivent chez la mère de celle-ci. L’amour et la violence sont indissociables chez ce couple. C’est ce qui les a menés devant le tribunal.

Selon les déclarations de la femme, lui ne se souvenant de rien et pour cause, samedi dernier après une journée passée à écluser 12 cannettes de bière et une bouteille de rhum, l’homme s’allonge sur le lit près de sa concubine. Il a faim et le lui fait savoir.

Elle brise une bouteille de rhum sur son crâne

Sa compagne l’ignorant, il lui décoche un coup de poing à la lèvre. Elle s’empare alors d’une bouteille de rhum et lui en assène trois coups, dont un à la tête sur laquelle elle se brisera. Puis elle prend la fuite.

Dans la rue, elle se bagarre avec un raerae, ami de son tane qui venait pour le défendre. Il lui donne un coup de tête, elle l’allonge d’un coup de poing. Puis, apercevant son  homme en sang qui titubait, elle décide d’appeler les secours. « Je suis retournée à la maison et j’ai pris un couteau pour lui prendre son vini et appeler les pompiers. »

Du couteau, on ne sait si elle l’a utilisé. Tout au plus le tribunal la soupçonne fortement de s’en être servi, car l’homme aurait une estafilade au coté, qui ressemblerait, selon le parquet, à une trace faite par une lame.

Ivre mort il ne se souvient de rien

Á la barre l’homme indique qu’il était ivre au moment des faits et qu’il ne se souvient de rien, « Ca s’est passé comme elle dit, même si je ne me souviens pas des faits » Le juge émettant un doute sur la fameuse estafilade, il assure qu’il est tombé sur les éclats de verre de la bouteille qu’elle lui a brisé sur la tête.

Le prévenu reconnait volontiers que dans son couple, les violences sont régulières, « au moins une fois par mois. », principalement à cause de sa consommation d’alcool, et que souvent, lors de querelles sa compagne se saisit d’un couteau.

«C’est une relation dangereuse, un de ces jours, il y en a un qui va décéder. » estime le juge. Á la barre, la femme à l’élocution difficile, déclare qu’elle aimerait « qu’il se débarrasse de moi. ». Se tournant vers l’accusé, le juge l’interroge. « Vous souhaitez continuer la vie commune avec madame ? » L’homme la regarde de biais. Elle fait la moue. « Oui » déclare-t-il. « Mais on dirait qu’elle ne veut plus de vous. Soit vous allez prendre un coup de couteau, soit c’est elle. Qu’est-ce qu’il faudrait pour que cela ne se reproduise pas ? ». « Désintoxiqué » répond laconiquement l’homme.

Une affaire qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses

Pour la procureure, « Cette affaire aurait pu avoir des conséquences désastreuses. Un décès. C’est un couple toxique. La dame aurait pu être poursuivie pour violence avec une arme, même si elle est vulnérable. » Elle réclame 18 mois de prison dont 10 mois avec sursis et interdiction de rentrer en contact avec la victime.

Pour l’avocate, « La victime est vulnérable de par sa pathologie, mais lorsque vous vous penchez sur les faits, vous voyez qu’elle l’a frappé à trois reprises avec la bouteille de rhum et qu’elle s’est emparé d’un couteau, non pour se défendre mais pour lui prendre son vini. C’est elle qui le dit ! » Pour la défense, « Je n’ai pas l’habitude de plaider le bénéfice du doute, mais là rien ne permet de donner plus de crédit à la victime à par les antécédents de monsieur. Je demande la relaxe au bénéfice du doute.» L’homme a, à son casier, quatre condamnations dont deux pour violences conjugales.

Le tribunal l’a reconnu coupable et condamné à 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis.  Á cette peine viennent s’ajouter six mois de prison qui planaient au dessus de sa tête, l’accusé ayant bénéficié de deux fois trois mois de sursis dans deux autres affaires. Il passera donc un an en prison. Il a aussi interdiction de paraitre au domicile de la victime.

 

*Nom d’emprunt