VIDÉO – Ce court-métrage, intitulé « Je suis à l’heure » a été visionné par plus de 645.000 internautes en quelques jours. Il interpelle sur notre indifférence face aux agressions.
On ne voit rien mais on n’entend tout. Et cela rend la vidéo encore plus glaçante. Le court-métrage intitulé « Je suis à l’heure » (à voir en cliquant ici) dénonce l’indifférence trop fréquente face aux scènes de viol ou aux agressions. En compétition pour le 5e Nikon Film Festival, il a été visionné par plus de 645.000 internautes en quelques jours.
En prise avec la réalité. C’est que le sujet fait écho à l’actualité. Il y a quelques jours en effet, une étudiante racontait sur Europe 1 comment elle avait été passée à tabac par un groupe de filles dans le métro de Lille, sans que personne ne lui vienne en aide. Six mois auparavant, toujours dans le métro lillois, une jeune femme avait subi des attouchements dans une rame de métro, dans l’indifférence générale. « J’ai appelé à l’aide mais j’étais toute seule face à cette personne », avait alors témoigné la victime sur Europe 1. « On était au moins huit à attendre la rame, mais tout le monde s’est écarté. Ils m’ont laissé comme ça et l’homme venait déposer ses mains », avait-elle raconté.
« Incarnation de la lâcheté ordinaire ». Dans ce court-métrage, le spectateur s’imagine à la place de ce jeune cadre en partance pour un entretien d’embauche à La Défense. En attendant son train, il téléphone à sa compagne à qui il promet « d’être à l’heure ». Une fois installé dans la rame, la musique à fond dans les oreilles, ce Monsieur tout le monde comprend, comme d’autres voyageurs du wagon, qu’il se passe quelque chose. Une jeune fille, qu’on ne voit jamais à la caméra, est en train de se faire violer.
L’agression se déroule dans l’indifférence générale. Arrivé à La Défense, le jeune cadre descend. Il semble réaliser ce qui vient de se passer. Mais il est à l’heure pour son rendez-vous. « Ce n’est ni un salaud, ni un héros, estime la réalisatrice Isabelle Quintard, interrogé par Madmoizelle. Et de conclure : « C’est l’incarnation de la lâcheté ordinaire ».