La vice-présidente du Pays revient d’une mission de sensibilisation aux Marquises, organisée après le « couac » à l’assemblée sur la résolution de soutien à l’inscription de l’archipel au patrimoine mondial. Elle assure que les consultations publiques qu’elle a menées ont permis « d’apaiser » les esprits des quelques réfractaires. Éliane Tevahitua répète que le gouvernement « est tout à fait en phase » avec « ce projet d’intérêt général ».
La vice-présidente avoue avoir « un peu de mal » à comprendre le report surprise du vote de la résolution concernant les Marquises et l’Unesco, le 25 avril dernier, que les hakaiki avaient qualifié de « revirement de cap acrobatique » alors qu’il s’agissait que d’une simple formalité, signe du soutien officiel à la candidature des Marquises avant son étude finale en juillet par le Comité du patrimoine mondial. Éliane Tevahitua est donc allée en mission de pédagogie en Terre des Hommes, à la rencontre de près de 200 personnes qui ont assisté à ces consultations publiques organisées dans l’urgence.
Les réfractaires sont « apaisés »
Elle a ainsi pu constater, directement sur le terrain, « l’appréhension » de certains propriétaires fonciers qui semblaient craindre une sorte de dépossession et qui sont désormais apaisés. « Je disais aux rares personnes opposées au projet qu’on est dans une démocratie (…), que je respecte leur position, mais qu’il est possible de discuter. J’ai aussi beaucoup insisté sur les avantages que les Marquisiens pourraient tirer de ce classement. À la fin de la réunion, il y avait de l’apaisement », assure Éliane Tevahitua.
« On n’est pas dans un clivage indépendantiste »
Pourtant une trentaine de réunions d’information – rassemblant les experts scientifiques et institutionnels – ont déjà eu lieu depuis 2017. Une campagne de communication avec des ambassadeurs de l’Unesco a même été menée pendant deux ans. Tous ces acteurs auraient-ils mal fait le travail de sensibilisation ? Pas du tout, assure la ministre de la Culture qui salue le travail accompli lors de la précédente mandature et réfute l’idée d’un « clivage » entre indépendantistes et autonomistes. Elle réaffirme aussi la position du gouvernement, « tout à fait en phase » avec ce « projet d’intérêt général » pour les Marquises et l’ensemble de la Polynésie.
La vice-présidente espère que ce report ne sera pas à mauvais signal envoyé à l’Unesco. Elle indique que le projet de résolution devrait être remis à l’ordre du jour de la séance de l’assemblée du 30 mai prochain.