ACTUS LOCALES

Union de façade à la Fête de l’Autonomie


Une centaine de personnes étaient réunies ce matin à la stèle de Paofai pour célébrer le statut d’Autonomie. Les partis anti-indépendantistes sont tous là, malgré une mésentente tenace. Le président Moetai Brotherson, critique comme le reste du Tavini de cette fête du 29 juin, était aussi présent. Il devrait retrouver le Haut-commissaire à Faa’a cet après-midi pour une autre cérémonie, dédiée cette fois aux combattants morts lors de l’annexion de la Polynésie par la France.

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Du rouge, du orange, du vert, et quelques autres couleurs, ce jeudi matin devant la stèle de l’Autonomie du parc Paofai, à Papeete. Une grosse centaine de personnes ont assisté à la cérémonie organisée pour le 29 juin à l’initiative d’Édouard Fritch et de plusieurs autres tavana de Tahiti et de Moorea. Ils avaient « pris les devant » après que l’idée d’une « petite cérémonie officielle » un temps évoquée par le gouvernement, ne soit abandonnée. Dans l’assistance, des militants du Tapura, bien sûr, du Amuitahira’a – dont Gaston Flosse, plusieurs fois applaudi -, de Ia Ora te nuna’a, le mouvement du sénateur Teva Rohfritsch, ou de A here ia Porinetia avec notamment Nicole Sanquer… Un « rassemblement » de la famille autonomiste qu’a voulu saluer Édouard Fritch, seul orateur politique du bref évènement.

29 juin ou 20 novembre ? « On peut discuter »

L’ancien président insiste surtout sur les apports de 39 ans de statut d’autonomie, « grâce auquel la Polynésie française se gouvernement librement et démocratiquement », et qui lui permet « d’évoluer dignement au sein de la République française ». Quant au choix, critiqué par les indépendantistes, du 29 juin pour ces célébrations du Pays – la date retenue par Gaston Flosse en 1985 ne correspond pas au vote ou à la promulgation d’un statut d’autonomie, mais à la fin du protectorat et l’annexion du fenua par la France en 1880 – le maire de Pirae s’y dit attaché. Côté Tavini on a déjà évoqué la possibilité de lancer, en lieu et place du 29 juin, une fête du Pays plus consensuelle aux alentours du 20 novembre, pour correspondre aux festivités traditionnelles de la saison de l’abondance et de Matari’i i Ni’a.

« Nous étions à deux doigt d’en faire une fête légale, sur proposition d’Heremoana Maamaatuaiahutapu, il nous rester à chercher une date de congé que l’on pourrait retirer, assure l’ancien chef du gouvernement. Mais ça n’est pas l’histoire du Pays, c’est l’histoire de nos ancêtre, c’est important de rappeler que Pomare a remis son domaine, son patrimoine dans les mains de l’État pour que la France nous protège. C’est pour ça que ça a été choisi, après on peut en discuter, on va discuter ».

Famille présente mais pas unie

Si la « famille autonomiste » est bien au rendez-vous, les divisions n’en sont pas moins visibles. A here ie Porinetia avait par exemple annoncé de longue date sa participation aux célébrations, qu’elles soient organisées par le gouvernement ou par d’autres. « En tant que parti autonomiste, on se devait d’être là », précise Nicole Sanquer, qui se dit tout de même « presque surprise d’avoir été invitée » tant elle n’observe « aucune envie d’échanger » de la part des rouges et orange à l’assemblée. À l’entendre, les appels au rassemblement se font surtout « quand le micro est allumé » : « pour qu’une rencontre se fasse, il faut prendre son téléphone, programmer des rencontres hors médias, pas faire ces effets d’annonce et la semaine d’après nous accuser de ne pas être autonomiste et d’être allié au Tavini. On ne peut pas baser un rassemblement sur un manque de sincérité ». L’ex-députée le répète : son parti, qui, avec 3 élus, n’a pas pu constituer un groupe à l’assemblée, « n’a pas la même vision de l’autonomie » que le Tapura d’Édouard Fritch.

« L’État travaille avec les élus polynésiens, il n’y a pas de sujet »

Au premier rang du rassemblement, sans surprise, le Haut-commissaire Éric Spitz, et à ses côtés Moetai Brotherson, dont la présence est plus notable. La participation du président à cette célébration de l’autonomie, où il a été invité par Édouard Fritch, n’était pas inscrite à l’agenda officiel. Contrairement à son déplacement à la commémoration à la stèle de Tavararo, organisée comme tous les ans par le Tavini et la mairie pour « tous ceux qui sont tombés pour combattre la colonisation », et notamment des victimes des combats de 1844 à Faa’a. Mais s’il a fait le déplacement à Paofai, ce matin, sur invitation là encore d’Édouard Fritch, c’est avant tout par « respect » pour la famille autonomiste, par esprit d’apaisement.

C’est d’ailleurs dans le même esprit qu’Éric Spitz l’accompagnera à 16 heures à la stèle de Taravaro ce soir pour une première visite déjà qualifiée « d’historique », du représentant de l’État sur place. Un dépôt de gerbe, un discours, le tout avant la cérémonie plus politique organisé par le Tavini. Pour le haut-commissaire il s’agit de « faire sorte que le 29 juin ne soit plus une fête de division, mais une fête de la cohésion ». Il s’agit aussi de réaffirmer que les ponts sont très loin d’être coupés avec le gouvernement indépendantiste. Avec le président Brotherson, « nous nous voyons trois fois par semaine, rappelle Éric Spitz. L’État travaille avec les élus polynésiens, il n’y a pas de sujet. On est dans une démocratie, et une démocratie sans alternance, c’est pas une démocratie ».

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