Tribune UPLD : pour qui vais-je voter ? Cédric VALAX 2013-05-01 01 Mai 2013 Cédric VALAX Ia ora na, Johanna, 34 ans, de Paea. Je voudrais vous expliquer pour qui vais-je voter le 05 mai 2013, et surtout pourquoi ? Un homme ? Claude Robineau n’a pas tout à fait tort en donnant sa définition de la tradition du leader en Océanie, à savoir : Le chef est pris dans une dynamique du prestige qu’il doit maîtriser s’il veut se maintenir : en d’autres termes, il y a entre le peuple et son chef une dialectique de la réciprocité, par laquelle le chef fournit des services (matériels : subsistance, argent) et le peuple son allégeance. Mais je ne veux pas croire que notre peuple reproduit inlassablement la cérémonie du Pa’iatua. Cérémonie du don contre don. Notre choix du gouvernant doit-il s’arrêter sur celui qui dit qu’il va donner plus ? Je veux croire que les préceptes de Platon s’appliquent aussi chez nous. Selon lui seuls les meilleurs doivent gouverner. La politique se conçoit comme une sorte de rédemption, d’éducation. Celui qui gouverne doit éduquer le peuple ignorant au bien, parce que seul il a la connaissance du bien. La tâche première du Politique n’a donc rien à voir avec la gestion administrative, économique des affaires communes. Il s’occupe avant tout de rendre les hommes meilleurs, il cherche à convertir la cité humaine aux valeurs transcendantes. La politique a donc une fonction idéale. Qui répond à ces définitions ? M. Flosse, hormis la paresse, semble être sujet aux 6 péchés capitaux. Oui M. Flosse a façonné notre pays mais à quel prix ? Sous sa gouvernance, aucune remarque n’était tolérée. Ses ministres s’exécutaient, même M. Rohfritsch qui appartient à notre génération de cadres plus que diplômés. M. Temaru sort des sentiers battus. Il courtise les chinois. Certains rient de cela. Pourquoi ? Tous les grands de ce monde le font. Ne doit-on y voir une confiance sans bornes des ressources et des compétences de notre pays ? J’aime notre faculté à pardonner trop vite parfois. Je déteste notre perte d’estime en nous. Cette dévalorisation de soi issue d’un colonialisme pseudo doux mais dévastateur. Un programme ? Mon père dit toujours : « on ne vend pas la terre ». Avoir autorisé les essais nucléaires en 1966 et en 1995, n’est-ce pas vendre sa terre ? M. Temaru a toujours lutté contre ces essais. A l’heure où personne ne peut plus nier la dangerosité des conséquences nucléaires, les autonomistes ont-ils prévu dans leurs programmes de présenter des excuses. L’UPLD rappelle l’immensité de notre pays. Les plus cyniques répondent, ce n’est que de l’eau. Cette étendue permet pourtant à la France d’être une puissance mondiale. Les autonomistes découvrent enfin les atouts du secteur primaire, et souhaitent les développer. Depuis plus de 30 ans, M. Temaru prône le retour à la terre, à nos savoirs. Nos ancêtres n’avaient pas besoin de Carrefour. Mais la différence primordiale réside dans la reconquête de la souveraineté pour l’UPLD et le maintien de l’autonomie pour les autres. Cette reconquête passe par la réinscription sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Un argument de campagne raillé et qui s’accompagne souvent de la question : ça m’apporte quoi ? Nous devrions plutôt nous demander: qu’est-ce-que c’est ? La première étape vers notre liberté. Certes nous n’avons pas de chaînes aux pieds. Mais inscrits, il aurait été impossible de nous imposer le CEP et les essais nucléaires. Inscrits, nous ferions reconnaître nos langues, notre culture. Inscrits, nous pouvons faire le choix de notre développement économique. Mais pourquoi donc la souveraineté effraie-t-elle ? Voir la France partir (avec son argent) est l’argument des autonomistes et la crainte de beaucoup. J’aime voir nos agriculteurs et pêcheurs vendre leurs fruits en bord de route. Je déteste notre perte de foi et estime en nous. Pour moi ? Soyons honnêtes, nous votons pour la personne qui donne ce que nous voulons. Mais que voulons-nous ? Un emploi, un logement. Mais ne peut-on obtenir cela en étant libre et fier de notre pays ? A quand les meilleurs agriculteurs, pêcheurs polynésiens ? Les meilleurs athlètes polynésiens ? Les meilleurs polynésiens tout simplement sans ricanement, sans être accusés d’orgueil ? Bien sûr que je veux l’emploi pour tous, le logement pour tous mais en me disant c’est grâce à mon pays et non à l’argent de la France. Enfin, les détracteurs de l’UPLD le disent. Depuis 2004 la parole est libérée. Dire c’est penser et penser c’est être. Je pense donc je suis UPLD et le 05 mai je vote UPLD. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)