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Uturoa dans l’œil de la Chambre territoriale des comptes

C’est au tour de la commune de Uturoa de faire l’objet d’un rapport d’observations de la chambre territoriale des comptes. Le contrôle de la CTC porte sur la période 2016-2022, soit le mandat de Sylviane Terooatea et le début du mandat de Matahi Brotherson. Malgré quelques améliorations, on y retrouve tous les travers des communes polynésiennes : pas de réel plan d’investissement, pas de politique de ressources humaines, un assainissement défaillant et un service de l’eau déficitaire. La CTC formule quatre recommandations.

Uturoa ne compte que 3 736 habitants, mais en accueille 7 000 par jour en raison de sa position de capitale administrative des iles Sous-le-Vent. La commune est ainsi obligée de dimensionner ses services en conséquence. La chambre territoriale des comptes, comme souvent, dépeint une commune sans histoires, mais qui vivote d’année en année, sans mettre en oeuvre de plans pluriannuels.

Manque de planification financière

Si la CTC note l’amélioration de certains services publics, comme la distribution d’eau potable, elle estime que la gestion administrative pourrait être améliorée. C’est le cas en matière de finances, avec un manque de programmation pluriannuelle et une capacité d’autofinancement faible voire négative, alors que les besoins en investissements sont connus : la chambre cite notamment la station de traitement des eaux usées, le centre d’incendie et de secours, et la centrale thermique. Sur ce dernier point, l’avis d’appel d’offres pour la réalisation d’une centrale hybride, dont on parle depuis 2004 et qui doit être livrée en 2025, a été publié aujourd’hui même au Journal officiel ; l’opération devrait coûter 3,4 milliards de Fcfp. La CTC rappelle que les subventions d’investissement attendues sont une chose, mais que les dépenses de fonctionnement que ces structures entraînent en sont une autre, et qu’il faut les planifier.  Mais la chambre regrette toutefois que cette future centrale soit limitée à l’alimentation de la seule commune de Uturoa – une contrainte imposée par l’intervention du Fonds de transition énergétique « alors qu’un tel investissement aurait pu profiter à l’ensemble de l’île de Raiatea ».  Les tarifs de l’eau, désormais potable à 100%, sont à revoir à la hausse, et la collecte des déchets verts doit être mutualisée avec Taputapuatea qui dispose d’une plateforme de compostage. Cela devrait permettre de baisser les subventions aux budgets annexes. Enfin le fonds de roulement de la commune, à 228 jours, est considéré comme « excessif ».

Recruter pour les ressources humaines et les passations de marché

Uturoa compte une centaine d’agents communaux mais manque des « outils basiques de gestion des ressources humaines » : pas d’organigramme validé par le conseil municipal, pas d’entretiens annuels obligatoires, pas de gestion pluriannuelle des emplois et des compétences : sur ce dernier point la CTC souligne la nécessité d’agir « compte tenu de l’âge moyen des agents », et invite la commune à embaucher un cadre de catégorie A. La commune a d’ores et déjà prévu le recrutement d’un acheteur public pour pallier les déficiences des passations de marché. La chambre pointe qu’« une plus grande implication de la direction générale aurait permis d’éviter certains dysfonctionnements. »

Recommandation 1 : Dès 2023, mettre en place un plan pluriannuel d’investissement

Recommandation 2 : Mettre en œuvre dès 2024 l’évaluation annuelle de l’ensemble des agents de la commune

Recommandation 3 :  Mettre en place dès 2024 une nouvelle grille tarifaire du service eau

Recommandation 4 : Mettre en place dès 2024 un service public de l’assainissement.

 

 

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