Le président de la fédération tahitienne de va’a, Rodolphe Apuarii est un « dirigeant heureux », après la large victoire du fenua aux mondiaux de sprint à Hawaïï. Malgré des instances internationales contrôlées par les pays anglophones, décidés selon lui « à nous mettre des bâtons dans les roues », les rameurs tahitiens « sont revenus pour reprendre notre place », après avoir été absents des précédents mondiaux de sprint, il y a 2 ans en Angleterre.
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Il y a deux ans, la Polynésie française avait brillé par son absence aux mondiaux de sprint, organisés en Angleterre. Si des rameurs tahitiens avaient couru pour l’équipe de France, le fenua ne s’était pas déplacé, principalement pour des raisons sanitaires et budgétaires. Cette année, « nous sommes revenus reprendre notre place, que nous avions un peu l’habitude d’avoir », sourit le président de la fédération tahitienne Rodolphe Apuarii à sa sortie de l’avion en provenance d’Hawaïï, où les Tahitiens ont décroché 78 podiums, dont 40 premières places. « C’est notre niveau, je suis très content pour la fédération et pour la Polynésie », salue ce « dirigeant heureux », au milieu de la foule venue nombreuse pour accueillir les champions.
Mobilisation
Pendant dix jours, Rodolphe Apuarii a observé des équipes avec un état d’esprit « très motivant ». « Tout le monde était prêt pour aller gagner, aussi bien les élites que les para et les clubs, qui avaient mis les moyens en place, qui avaient mis le paquet« , loue-t-il. « Hawaïï est une île mythique, donc tout le monde a fait ce qu’il faut pour se déplacer », poursuit celui qui estime le total de la délégation tahitienne à près de 300 personnes, supporters et accompagnateurs inclus. « Nous avons essayé de caser au moins un ou deux représentants par catégorie, face aux néo-zélandais qui étaient venus en masse et aux Hawaïïens qui évoluaient chez eux ».
Vigilance et réclamations
Comme « sur tous les mondiaux », les Tahitiens ont du composer avec leurs rivaux anglophones, qui trustent la majorité des postes importants au sein de la Fédération internationale : une présidente néo-zélandais, une vice-présidente venue d’Hawaïï, une secrétaire générale californienne et un trésorier anglais. Les territoires francophones (Tahiti, Wallis, Calédonie) ne comptent eux qu’un seul représentant comme membre du board, en la personne d’Alfred Mata. Ce qui engendre régulièrement des accrocs, comme lors des mondiaux marathon 2023, où Tahiti avait subi de nombreuses disqualifications jugées injustes. Cette année à Hawaïï, « il y a encore eu ce soucis avec la gouvernance anglo, qui nous met des petits bâtons dans les roues ». Chaque course a donc nécessité une vigilance particulière : « on surveillait nos arrivées et après chaque disqualification, dès que quelque chose n’allait pas on mettait en place notre appel pour vérifier et on posait réclamation. A chaque fois, on revenait dans la course », souligne le président.
Désormais, la Fédération regarde du côté du Brésil, où auront lieu les mondiaux de marathon l’an prochain. « On va se rapprocher du ministère pour voir quel projet on va pouvoir mettre en place et quel budget on pourra avoir ». Les prochains mondiaux de vitesse reviendront dans deux ans, avec là encore un gros déplacement à prévoir, du côté de Singapour.