ACTUS LOCALESSANTÉ Vaccination : le rythme augmente, mais l’immunité collective est toujours loin Charlie Réné 2021-05-31 31 Mai 2021 Charlie Réné Malgré un record de près de 12 000 injections la semaine passée, le rythme de la campagne de vaccination contre le Covid parait encore loin de ce qu’espéraient les autorités. L’État et le Pays relancent l’offensive de communication en ciblant en priorité les professionnels du tourisme. 11 900 doses administrées la semaine passée. Un nouveau record pour la campagne de vaccination anti-Covid de Polynésie. Le chiffre, pourtant, n’est pas très éloigné de celui atteint, ponctuellement, début avril – avec près de 10 900 injections en 7 jours – ou début mai. Depuis presque deux mois, et malgré d’importantes variations surtout dues aux cycles des vaccinodromes, la cadence de la campagne a tendance à plafonner. La corollaire optimiste de ce constat, c’est que, de semaine en semaine, les volontaires sont toujours au rendez-vous dans les centres et que le taux de vaccination du fenua continue de grimper. Mais rien, dans cette cadence, ne semble correspondre à « l’accélération de la campagne » régulièrement planifiée par le Pays depuis début avril. Ni coller aux objectifs mis sur la table par l’État avec la visite de Sébastien Lecornu. Les 70% de vaccinés fin octobre ? Ainsi ce lundi 17,3% des Polynésiens (soit plus de 48 000 personnes) étaient pleinement vaccinés, sans compter les 11 000 personnes dans l’attente d’une seconde dose. Le taux de couverture atteint 22,5% si on ne considère que les plus de 16 ans, âge qui semble être, malgré les informations fluctuantes des autorités sur le sujet, la « population-cible » retenue pour évaluer l’immunité collective. Au rythme – record, donc – de la semaine passée, il faudrait donc un peu plus de 20 semaines supplémentaires pour atteindre les 70% de vaccinés, objectif « toujours sur la table » d’après le Haut-commissaire malgré le revirement de Paris sur la levée des motifs impérieux. Rendez-vous donc à la fin octobre pour « la réouverture totale », là où Sébastien Lecornu parlait d’août ou septembre… Et ces projections tablent sur un maintien du rythme : beaucoup redoutent au contraire des difficultés de plus en plus importantes à convaincre les Polynésiens encore rebutés à l’idée de se rendre dans les centres de vaccination. Une mission de sensibilisation dans l’hôtellerie Pour les autorités, le message est donc double. Premièrement, malgré le protocole sanitaire, les contaminations passées et et le calme épidémique de ces derniers mois, une nouvelle vague n’est pas impossible au fenua. Deuxièmement, la vaccination reste « le seul moyen médical de nous en protéger ». « Plus vite nous nous ferons vacciner, plus vite nous retrouverons une vie normale » avait répété Édouard Fritch le 25 mai dernier. Un discours qui concerne tous les Polynésiens, mais qui est tout particulièrement adressé au secteur touristique, qui sera bien sûr en première ligne lors de la reprise des vols avec la métropole. Ce n’est donc pas un hasard si la nouvelle offensive de communication des autorités a débuté à Bora Bora, en fin de semaine dernière, où ont été reçus le président, une partie de son gouvernement, ainsi que le Haut-commissaire. Malgré un taux de vaccination important de ses matahiapo, la perle du Pacifique n’a pas brillé dans la campagne de vaccination ces dernières semaines, avec notamment un échec cuisant du vaccinodrome destinés aux professionnels, début mai. Certains ont parlé d’un manque d’implication des entreprises, d’autres d’une communication confuse de la mairie sur l’intérêt du vaccin… Pour le Pays le diagnostic est simple : il y a un « besoin d’information venant du corps médical pour répondre aux interrogations des personnels qui hésitent encore ». Une mission, animée par un médecin, a donc été lancée « au sein même des structures hôtelières ». La tournée devrait être accompagnée de « réunions publiques » aux îles Sous-le-Vent, à Tahiti et Moorea, précise le gouvernement, pour qui la sortie de crise est aussi une nécessité économique. « Les finances publiques ne pourraient pas supporter les dispositifs Diese et Deseti au-delà du mois de septembre, le budget du Pays étant contraint après plus d’une année de crise sanitaire » précise le Pays dans un communiqué. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)