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« Vahine en chiffres » : 42% des entreprises sont dirigées par des femmes

Comment la situation des femmes a-t-elle évolué entre 2007 et 2017 ? L’Institut de la Statistique dans son rapport « Vahine en chiffres » a tenté d’apporter quelques éléments de réponse sur la situation de la femme polynésienne dans son environnement social et économique. Parmi les différents indicateurs, le nombre de femmes à gérer une entreprise est en constante évolution. 

2 700 entreprises supplémentaires gérées par des femmes en 2017 par rapport à 2012, passant ainsi de 41 % à 42 %. Activités des ménages, santé et action sociale, hôtellerie et restauration, industrie manufacturière et services collectifs et  personnels sont les secteurs où les femmes sont les plus présentes. Si la différence d’accès entre femmes et hommes aux postes d’encadrement et de direction résulte d’une inégalité dans les parcours professionnels, constatons que ces écarts se réduisent. Elles créent plus d’entreprises que les hommes, sans pourtant que ce soit suffisant pour faire évoluer de façon notable les taux de féminisation. Les cheffes d’entreprise se concentrent en grande partie dans trois secteurs économiques : les activités des ménages (64,3%), la santé humaine et l’action sociale (57,2%) puis l’hébergement et la restauration (53,4%). On peut également noter leur présence en progression dans les métiers traditionnellement masculins : fonction d’encadrement et de direction.

Les jeunes Polynésiennes plus diplômées mais plus touchées que les hommes par le chômage 

Le rapport relève des inégalités dans les chances d’accès à l’emploi chez les jeunes femmes. Ainsi les vahine de moins de 25 ans observent des difficultés à trouver un emploi, 6 points supplémentaires de chômage par rapport aux hommes de la même tranche d’âge. Un constat qui démontre que les femmes restent confrontées à de nombreux obstacles qui les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel économique.

Paradoxalement, les jeunes femmes sont plus diplômées que les hommes, dans toutes les tranches d’âge et tous les niveaux de diplômes. 15,5 % des 20-39 ans diplômés du 1er cycle universitaire sont des femmes,  contre 10,2% d’hommes. Dans cette même tranche d’âge, elles sont 4,7% à être diplômées d’un 2e ou 3e cycle universitaire 4,7%, contre 3,2% d’hommes.

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Une meilleure qualification des femmes qui se traduit notamment par une présence en progression dans les métiers traditionnellement masculins : fonction d’encadrement et de direction.

L’accès des femmes très progressif en politique

Très présentes dans les conseils municipaux, elles sont majoritaires à l’assemblée : 53%. En 2019, quatre ministres du gouvernement sur neuf étaient des femmes – mais elles ne sont plus que trois après le récent remaniement.

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Parmi les autres données, on note que les femmes sont légèrement minoritaires à tous les âges de la vie, sauf après 75 ans. L’espérance de vie progresse très lentement, et l’écart entre les sexes diminue : 77,7 ans pour les femmes, 74 ans pour les hommes. En moyenne une femme polynésienne vit 7,6 ans de moins qu’un femme métropolitaine ; son espérance de vie  ne s’est améliorée que de 0,5 an depuis 2007.

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Des disparités géographiques demeurent. Les femmes sont toujours moins présentes dans les subdivisions éloignées comme les Marquises, les Îles Sous-le-Vent, Tuamotu-Gambier, Australes et les Îles du Vent. L’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant continue d’augmenter (28 ans en 2017). Le rapport révèle également que le concubinage est privilégié au mariage par les jeunes femmes.

En ce mois d’octobre rose, on peut par ailleurs souligner que le cancer du sein reste le plus meurtrier. Les maladies de l’appareil circulatoire, les suicides et accidents de transports viennent en deuxième et troisième causes de décès.

 

La publication de l’ISPF :