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Valentin : deux experts accablent Moitoiret

Stéphane Moitoiret ne doit pas être considéré comme irresponsable selon deux experts. © MaxPPP

Ils jugent que si le principal accusé était dans un « délire mystique », il avait aussi une part de lucidité lors du meurtre de Valentin.

Deux experts-psychiatres entendus mardi devant les assises du Rhône, qui jugent en appel l’assassinat du petit Valentin en 2008 dans l’Ain, ont accablé Stéphane Moitoiret, « partiellement » lucide et qui aurait tué sous le coup de la colère, et ont dédouané sa coaccusée, Noëlla Hégo. « La colère n’est pas un trouble mental, c’est une émotion. Stéphane Moitoiret est quelqu’un d’assez frustre et primaire, qui explose souvent », a expliqué à la cour Agnès Peyramond, première des neuf experts qui doivent être entendus mardi et mercredi.

Délire mystique. Comme son confrère Serge Bornstein, qui s’est exprimé ensuite, elle a conclu à « l’altération » du discernement du marginal de 44 ans, lui préservant une « part de lucidité » qui permet une condamnation. Pour quatre autres experts, il doit être déclaré pénalement irresponsable.

Les deux psychiatres jugent Stéphane Moitoiret « paraphrène », c’est-à-dire psychotique avec un délire « à dominante mystique », mais estiment que son déni des faits témoigne d’un « lien avec la réalité ». Ils excluent la schizophrénie diagnostiquée par tous leurs confrères.

La complice dédouanée. L’accusé aurait poignardé l’enfant de 44 coups de couteau dans un accès de « rage explosive et meurtrière », selon Agnès Peyramond, furieux de la volonté de Noëlla Hégo de le quitter alors que leurs vingt ans d’errance commune, sur les routes de France et d’Italie, étaient « toute sa vie ».

L’experte a du même coup écarté la « complicité par instigation » qu’on reproche à Noëlla Hégo, dans des déclarations d’autant plus frappantes qu’elle brosse par ailleurs un portrait peu flatteur de la coaccusée âgée de 53 ans.

Victime d’une rupture « mal vécue ». Elle aussi « paraphrène », selon ces deux experts, cette femme « mythomane et mégalomane », plus émue « par son chat » que par Valentin, a longtemps dominé son compagnon. Mais dans le mois précédant le crime, il aurait commencé à « se révolter » contre cette emprise et lui aurait « échappé ».

Interrogée sur le concept du « retour en arrière », que Noëlla Hégo dit avoir inventé et qui implique « la mort de quelqu’un », Agnès Peyramond y a vu un simple « délire ». « Il ne faut pas que nous – la cour, les policiers -, nous délirions avec les gens », a-t-elle averti. « Le délire est une fresque. Après, il faut se pencher sur la réalité des faits », a-t-elle insisté. Pour elle, l’assassinat de Valentin est lié « à une rupture de couple extrêmement mal vécue », et pas « à un concept ésotérique ».

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Source : Europe1