Demain s’ouvre sur les hauteurs de Papeete l’école maternelle Vehiatama, la troisième école Montessori du territoire, fondée par Karine Tuheiava, avec pour devise « Aux racines de l’enfance ». Elle peut accueillir jusqu’à 30 élèves de 3 à 6 ans. L’inauguration a eu lieu ce lundi matin.
Pour résumer la méthode Montessori, Karine Tuheiava explique : « On va respecter la liberté de l’enfant de choisir le chemin par lequel il va entamer son propre développement. Il ne le fait pas seul, il le fait dans un environnement préparé, avec des éducateurs préparés. » Dans la méthode Montessori, l’échec n’en est pas un : c’est une occasion d’apprendre plus, de rebondir, dit Karine Tuheiava.
« J’aime la méthode Montessori, disait ce matin Jean-Pierre Cayrou, président du club Papeete Olympique Échecs, présent à l’inauguration. Cela fait des enfants curieux, actifs, agréables, qui ont envie de découverte ».
Le reo Tahiti n’a pas été oublié dans le projet : « Nous avons mis en place un programme de reo autour du déjeuner et l’après-midi, donc les enfants entendront parler tahitien autour d’eux pendant les repas notamment, le mercredi et le jeudi après-midi, » précise-t-elle.
Le projet de Karine Tuheiava remonte à octobre 2016. À l’époque, cette mère de trois enfants aujourd’hui adolescents travaille dans le domaine des ressources humaines, en plus d’aider son mari sur le projet d’inscription du marae Taputapuatea au patrimoine mondial. Elle décide de partir en France se former à la méthode Montessori.
« En janvier 2018 j’ai commencé à rencontrer les dirigeants de l’Église protestante, qui ont accueilli favorablement le projet. » C’est ainsi que l’école est l’ancienne maison du pasteur Ihorai, dans le domaine de Faiere sur les hauteurs de Papeete, aujourd’hui mise à disposition par l’EPM.
Le tarif de l’école est de 55 000 Fcfp par mois, mais Karine Tuheiava est également en train de créer une fondation, baptisée « Une chance pour tous », afin d’offrir ce type de scolarisation à un plus large panel d’enfants. Consciente que la méthode Montessori est considérée comme « une pédagogie dite élitiste » – alors qu’elle a été créée, à la fin du 19e siècle, pour les enfants défavorisés – Karine Tuheiava a envie de « casser les barrières, casser les préjugés sur cette pédagogie qui est universelle. » Via sa fondation, les donateurs pourront parrainer un enfant ou plusieurs enfants.