Alors qu’un courrier d’Edouard Fritch est dans les tuyaux pour répondre aux « inquiétudes » de l’Etat sur la réforme de la PSG, un accord se profile sur le versement des 358 millions de la dernière tranche de l’Etat au financement du régime de solidarité (RSPF) pour 2016.
Difficile de décrypter aujourd’hui les raisons exactes du blocage du versement de la dernière partie du financement de l’Etat au régime de solidarité (RSPF) pour 2016. En effet, l’Etat doit encore verser 358 millions de Fcfp sur les 1,4 milliard annuels prévus par la convention 2015-2017. Une convention dans laquelle l’Etat s’est engagé à verser 1,4 milliard de Fcfp par an au RSPF pendant 3 ans, en contrepartie de la mise en œuvre de la réforme de la Protection sociale généralisée (PSG) en Polynésie. Lors de sa conférence de presse de fin de visite officielle la semaine dernière, la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a laissé entendre que ce versement tardif de 358 millions était conditionné par la mise en œuvre de nouvelles mesures de réforme de la PSG par le Pays. Quelques jours plus tôt, le 3 février, son directeur de cabinet écrivait au Pays pour faire part de ses « inquiétudes » sur la mise en place du « schéma d’organisation sanitaire et des mesures de la convention 2015-2017 ». En conférence de presse, la ministre a même proposé une « mission de l’Igas » (Inspection générale des affaires sociales, NDLR) pour venir appuyer le Pays pour cette réforme. Sauf que l’Etat, comme le Pays, reconnaissent aujourd’hui que cette annonce était un « cafouillage » de la ministre.
L’Anap et non l’Igas
L’Etat et le Pays expliquent aujourd’hui que la ministre s’est trompée en évoquant une mission de l’Igas, en lieu et place d’une mission de l’Anap, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux. Problème, le Pays travaille déjà avec l’Anap depuis le 16 décembre 2016, au travers de trois missions différentes. « La ministre voulait visiblement proposer de nouvelles missions pour l’Anap en Polynésie », explique-t-on au haut-commissariat. Toujours est-il qu’une réponse du président Edouard Fritch au directeur de cabinet de la ministre des Outre-mer est actuellement dans les tuyaux, à la fois pour expliquer que le Pays a déjà mis en place des missions de l’Anap et pour exposer le détail des mesures prises pour réformer la PSG. « L’Etat nous a laissé entendre qu’une réponse détaillée permettrait le déblocage des 358 millions », glisse une source au gouvernement Fritch. Du côté du haut-commissariat, on confirme que Paris attend cette réponse du Pays pour débloquer ces fonds « inscrits au budget en crédits d’engagement, mais pas encore en crédits de paiement ».