Me Claude Girard avocat d’Oscar Temaru. ©PB

Le maire de Faa’a avait attaqué le procureur de la République Hervé Leroy en référé, lui reprochant une atteinte à la présomption de l’innocence dans un communiqué. L’affaire avait été renvoyée à ce lundi. Mais ce jour, sur le fond du dossier aucune décision n’a été prise, car les deux parties se battent sur la question du dépaysement ou pas du dossier. Si l’on se dirige certainement sur le dépaysement de l’affaire, reste à trancher si celle-ci sera en Nouvelle-Calédonie ou en métropole. Réponse mercredi 24 juin.

Le 15 juin dernier, alors que devait être étudié le référé, celui-ci avait été renvoyé à ce lundi à la demande du procureur de la République Hervé Leroy, le temps de préparer sa défense. Toutefois, la présidente du tribunal avait évoqué un éventuel dépaysement de l’affaire indiquant, « on ne pourra pas juger le procureur de la juridiction, car cela poserait un problème d’impartialité ».

Et ce lundi, il n’a été question que de cela, le dépaysement de l’affaire. Pour Me Claude Girard, l’avocat d’Oscar Temaru, le dépaysement, il ne veut pas en entendre parler, arguant « qu’il y a l’exigence de juger un référé dans un délai raisonnable et que c’est incompatible avec un dépaysement. » D’autant que celui-ci se ferait soit en métropole ou en Nouvelle-Calédonie, sachant que les liaisons aériennes ne sont pas rétablies.

Pour la défense, ce dépaysement s’apparente à une solution de facilité, « c’est une manière de fuir, une manière de renvoyer un dossier que l’on n’a pas envie de voir juger. (…) C’est un déni de justice ‘atténué’ que d’envoyer un dossier se juger à 20 000 km à Paris, et je ne vois pas pourquoi ! »

La réponse à sa question, il l’a eu de la part de Me Feuillet qui estime que le procureur de la République Hervé Leroy « a le droit à un procès équitable, devant un tribunal impartial, dès lors qu’il est assigné au tribunal au sein duquel il exerce ses fonctions. » Et sa préférence irait vers une délocalisation de l’affaire à Paris, car à Nouméa, il craint que les soutiens d’Oscar Temaru au sein de l’Union Calédonienne ne viennent perturber la sérénité des débats.

On saura mercredi si cet épineux dossier sera dépaysé, ce qui semble acquis : en revanche, l’inconnue demeure l’endroit où il sera jugé.