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Vers une chute possible de Kiev imminente, selon les renseignements français

Quelques heures après le lancement d’une opération militaire russe en Ukraine ce jeudi, les troupes de Moscou sont presque aux portes de Kiev. La capitale ukrainienne pourrait même tomber dans les prochaines heures, selon plusieurs sources du renseignement français qui se sont confiées à notre partenaire Europe1. Le point sur l’évolution de la situation.

Kiev va-t-elle tomber dans les prochaines heures ? C’est en tout cas une possibilité, selon plusieurs sources du renseignement français qui se sont confiées à Europe1. Quelques heures après le début de l’invasion russe en Ukraine, l’armée locale peine à se défendre face à des Russes très méthodiques. Après plusieurs heures de combat, l’Ukraine annonce avoir perdu au moins 40 soldats et une dizaine de civils, tandis que Moscou annonce la destruction de 74 installations militaires dont 11 aérodromes, et la prise de contrôle de Tchernobyl.

Les principales informations à retenir :

  • Les troupes russes sont quasiment aux portes de Kiev
  • La capitale s’est transformée en ville morte
  • Moscou a pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl
  • L’avancée des troupes russes

Les forces russes sont vraiment tout près de Kiev. Elles sont en train de conquérir une commune littéralement accolée aux limites nord-ouest de la ville. Il ne reste donc plus que quelques kilomètres aux hommes de Poutine pour entrer dans les limites géographiques de la capitale, qui est déjà survolée en permanence par les chasseurs russes, et qui est donc plongée dans une atmosphère de guerre. Cette arrivée express aux portes de la capitale s’explique par la proximité du point de départ de ces troupes : le Bélarus, à 160km au nord. Et c’est pour cette même raison que des combats ont eu lieu à Tchernobyl. La célèbre centrale nucléaire est d’ailleurs tombée aux mains des Russes, tout comme le dépôt de déchets nucléaires.

Du côté du bilan humain, l’Ukraine annonce avoir perdu au moins 40 soldats, et plusieurs dizaines de civils auraient été tués. Kiev affirme également avoir abattu cinq avions et un hélicoptère russes, tuant au moins 50 occupants. Côté russe, le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère de la Défense russe, a affirmé à la télévision que l’armée de Moscou a détruit 74 installations militaires, dont 11 aérodromes. Il a aussi annoncé la destruction de « trois postes de commandement, une base navale ukrainienne et 18 stations radar des systèmes de défense antimissile S-300 et Buk-M1 » ukrainiens, ainsi qu’un « hélicoptère d’attaque » et « quatre drones Bayraktar TB-2 » de fabrication turque.

Le « succès » russe

Cette attaque se déroule selon une stratégie globale, avec des bombardements ciblés sur les infrastructures dans tout le pays autour de Lviv, à l’ouest près de la frontière polonaise, autour de Kiev également, sur Odessa et Marioupol, les deux grands ports du sud, ou encore de Kharkiv, deuxième plus grande ville du pays, tout à l’est près de la Russie.

Jeudi soir, la Russie a affirmé qu’elle avait rempli « avec succès » tous les objectifs fixés au premier jour de son invasion de l’Ukraine, où les bombardements et affrontements ont fait des dizaines de morts, selon les autorités ukrainiennes. « Toutes les tâches assignées aux groupes de militaires des forces armées de la Fédération de Russie pour la journée ont été remplies avec succès », a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.

Kiev transformée en ville morte

À l’annonce de l’arrivée des troupes russes, Kiev s’est transformée en ville morte, rapporte au micro d’Europe1 Alexandre Query, journaliste présent dans la capitale. « La plupart des gens qui ne voulaient pas rester sont notamment partis vers l’ouest, provoquant des bouchons énormes. C’est une ambiance un peu particulière, très apocalyptique. Les rues sont complètement silencieuses et, là où la ville fonctionne encore, c’est sous terre que les Ukrainiens ont commencé à se réfugier aujourd’hui. »

Les habitants de Kiev cherchent à quitter la ville

Quelle est la stratégie de la Russie ?

L’objectif de Vladimir Poutine est de viser l’armée ukrainienne et non pas la population. Ce que veut la Russie, c’est d’abord neutraliser les forces qui pourraient représenter un danger pour l’avancée de la Russie. Kramatorsk, la ville de garnison principale, a été touchée. L’Armée russe revendique la destruction des bases aériennes, de l’aviation ukrainienne, des forces anti-aériennes… Autant de domaines dans lesquels l’Ukraine avait réussi à se renforcer depuis 2014, avec entre autres l’achat de drones à la Turquie.

L’insistance de l’armée russe à parler des armes de précision et des objectifs militaires en dit long sur cette volonté de ne pas se mettre la population civile à dos trop rapidement et, en creux, en dit long également sur la cible finale, c’est-à-dire le pouvoir ukrainien actuel et Volodymyr Zelensky. C’est donc un message d’équilibriste un peu étrange : « On vous envahit, mais on n’a rien contre vous, seulement contre votre pouvoir. »

Où en est la situation au Donbass ?

Contacté par Europe1, l’envoyé spécial du Figaro au Donbass, Alain Barluet, est revenu sur la situation sur place à la mi-journée. « Je me trouve actuellement dans un quartier de Donetsk, vers le nord. Tout est très calme, il y a peu de monde dans les rues et peu de voitures. En parlant aux habitants, et notamment à ceux qui vivent un peu plus au nord, on apprend que les bruits sourds de l’artillerie, qu’on entend d’ailleurs toujours sporadiquement, ont duré plusieurs heures », a-t-il expliqué.

« Ce que l’on sait, c’est que manifestement, les forces de la république populaire de Donetsk, cette république séparatiste qui a été reconnue lundi dernier par Vladimir Poutine, ont donné toute leur artillerie sur les forces ukrainiennes au nord, au sud, sur toute la ligne de front avec l’aide des Russes. Et que ces forces sont entrées dans la partie ukrainienne du Donbass tenue par les Ukrainiens », a poursuivi Alain Barluet.

Selon lui, les sentiments sur place sont très mitigés. « Il y a bien sûr de l’inquiétude, mais aussi une forme de soulagement d’être appuyés par les Russes. Les gens ici ont le sentiment qu’ils sont protégés par cette force considérable qui s’est massée, au cours du mois dernier, pas loin de leur frontière et qu’au moindre danger, la Russie réagira. Et c’est d’ailleurs ce qu’elle a fait à l’appel du président de cette république séparatiste mercredi soir. »

Avec Europe 1

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