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Victime d’abus, Maheata Banner veut libérer la parole

Connue pour ses « bons p’tits plats » dont elle régale les auditeurs de Radio1, l’animatrice s’apprête à créer l’association Te Ara o Hina, pour apporter un soutien aux victimes d’abus sexuels. Elle-même abusée dans sa jeunesse, elle témoigne sur son parcours et sur l’importance de cette association.

Mercredi dernier, Maheata Banner, connue pour ces émissions de cuisine et son nouveau restaurant le Black Garden, postait un message sur les réseaux sociaux annonçant la création d’une association, Te Ara o Hina. Le but est on ne peut plus clair : aider les victimes à se reconstruire, rappeler que les victimes sont bien des victimes et que ce ne sont pas elles « le problème ». « Les affaires d’agressions sexuelles relatées par la presse ces dernières semaines ont fait resurgir de vieux souvenirs en moi » confie Maheata. Si cette actualité a eu l’effet d’un véritable déclic pour Maheata, elle a également ressenti de la colère et de l’impuissance : « Je me suis dit qu’en 2020, c’était impossible de voir encore ce genre de choses »

« J’avais peur que l’on ne me croie pas »

L’association qui porte le prénom de la grand-mère de Maheata a pour objectif de libérer la parole, « l’association aidera les victimes de violences familiales, d’abus sexuels (…) il y aura un état des lieux puis on pourra passer à l’étape de la reconstruction des victimes » 

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Battue par sa mère, puis violée à 12 ans par un ami de la famille, la jeune femme explique qu’elle même était dans l’incapacité d’en parler à l’époque. « Il n’y avait aucune structure ou numéro d’urgence pour parler de ma situation ». Par ailleurs, les faits se déroulent dans un cercle familial. Un contexte où il est parfois très compliqué pour les victimes d’en parler et, pire, il arrive parfois qu’on ne les croie pas. « Je redoutais des conséquences que cela pouvait avoir sur ma famille (…) j’avais peur aussi que l’on ne me croie pas ». 

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Briser la loi du silence en Polynésie

Maheata a avant tout décidé de briser le silence autour de ce fléau, particulièrement important en Polynésie. Elle est revenue sur les messages qu’elle reçoit depuis cette annonce « Je reçois de nombreux messages positifs, des témoignages de personnes qui ont subi les mêmes actes ». Par ailleurs, d’autres personnalités ont également souligné la démarche de la jeune femme « Beaucoup sont venus vers moi pour me dire que j’étais la seule personne en Polynésie qui avait eu le courage d’en parler publiquement » explique Maheata.

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Maheata n’envisage pas d’aller en justice pour elle-même : « J’ai fait un travail sur moi pendant des années, je sais qu’à l’époque c’était compliqué pour ma mère et je ne lui en veux vraiment pas, dit-elle. Ça ne m’intéresse pas de rentrer dans une guerre qui va encore faire remonter des souvenirs que je n’ai pas envie de voir remonter. Je préfère prendre ce temps qui m’est donné aujourd’hui pour aider les autres plutôt que de revenir sur mon passé. »