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Vingt-cinq personnes à la barre pour avoir abusé de leurs fonctions

©Cédric Valax

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Vingt-cinq personnes comparaissent depuis lundi matin devant le tribunal correctionnel de Papeete. Principalement douaniers, mais aussi agents de change, hôtesses de l’air ou steward, tous sont poursuivi pour avoir participé à différent niveaux de responsabilité à un système basé sur de petits arrangements. Concussion, importation illégale de marchandises fortement taxées ou encore fausses déclarations, la justice consacrera la semaine pour faire la lumière sur ce système mis en place à l’aéroport international de Tahiti-Faa’a.

Deux affaires sont à l’origine de ce dossier examiné depuis lundi et jusqu’à vendredi par le tribunal correctionnel de Papeete. La première, jugée en décembre 2011, impliquait des agents du bureau de change de l’aéroport pour abus de confiance. Ils avaient mis en place une « caisse noire » et accordaient des taux de change préférentiels à des agents des douanes et du personnel navigant commercial d’Air Tahiti Nui . La seconde affaire fait suite au démantèlement d’un réseau de trafic d’ice en septembre 2011. Un garagiste avait utilisé les pièces qu’il importait pour dissimuler la drogue, sans être inquiété par les douaniers habitués à le laisser passer sans contrôler ni appliquer la taxation prévue à sa marchandise. Suites à ces deux affaires, le juge d’instruction Donatien Levaillant avait ouvert une information judiciaire et fait perquisitionner les locaux des douanes aéroportuaires par les gendarmes de la section de recherche de Papeete, appuyés par les agents de la douane judiciaire spécialement venus de Paris

Un quart des douaniers de l’aéroport concernés

C’est donc en démêlant les fils de ces deux dossiers que cette affaire de « magouilles » arrive cette semaine au tribunal correctionnel de Papeete avec en plus des agents de change et des PNC, treize douaniers de l’aéroport impliqués sur une période allant de 2008 à 2011. Soit le quart des effectifs travaillant à l’époque sur la plateforme aéroportuaire ! Ils sont accusés d’avoir fermés les yeux sur l’entrée de marchandises convoyées par leurs collègues, par les PNC et surtout par cet importateur de pièces automobiles. Ils sont aussi accusés d’ avoir bénéficié de fausses déclarations de concubinage faite par les PNC incriminés pour voyager avec des billets GP. Une affaire grave pour le directeur adjoint des douanes en Polynésie, Bruno Hamon. En plus du préjudice engendré par la non perception des taxes, ces « petits arrangements » ont jeté l’opprobre sur ses services.

C’est donc l’abus des fonctions de tous ces personnels travaillant sur la plateforme aéroportuaire qui est aujourd’hui sous les projecteurs. Dans les premières auditions les prévenus interrogés ont cherché à minimiser les faits qui leur étaient reprochés. Avocat d’un PNC mais aussi d’un douanier, Me Philippe Neuffer attend maintenant la suite des débats mais se dit soulagé que ses clients puissent enfin s’expliquer.

Les auditions des vingt-cinq prévenus se poursuivront tout au long de la semaine dans ce procès programmé jusqu’à vendredi.

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2 Commentaires

  1. Iritahua
    5 avril 2016 à 7h46 — Répondre

    Ça n’étonne personne de voir ces ripoux de faire passer des valises à l’arrivée à l’aéroport, je précise bien DES valises pour une seule personne. Pour d’autres on vous demande si vous n’aviez rien à déclarer, puis la fouille.
    BRAVO LA JUSTICE.

  2. CODEX
    5 avril 2016 à 8h11 — Répondre

    ca me fait rire!

    « petits arrangements ! pas trop grave,pas répréhensible! »

    qui vole un oeuf, vole un boeuf!

    c’est un système mafieux, avec un minimum d’organisation,
    par des fonctionnaires dépositaire d’une charge publique

    c’est tout!
    la mafia ca commence comme ça et ca grossit comme ça.

    ce sont des faits graves!

    point barre.

    il ya des centaines de jeunes, sans emploi , instruits ,qui sont prets à prendre leur place, à l’issue de leur REVOCATION.

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