Le Haut-commissariat a choisi Onati pour les prestations de téléphonie mobile de tous les services de l’État en Polynésie, de la DTPN à l’UPF en passant par le vice-rectorat, le palais de justice ou le Seac. Un marché qui peut atteindre les 157 millions de francs sur trois ans, et une revanche pour la filiale de l’OPT qui avait perdu le contrat peu de temps après le lancement de Vodafone. Le réseau du groupe Moux a en revanche réussi à reprendre à Viti le marché des Forces armées en Polynésie.
Vague de migrations à prévoir dans les services de l’État. Lundi dernier le Haut-commissariat a annoncé l’attribution de son marché de la téléphonie mobile à Onati pour une durée de 12 mois renouvelables deux fois. Soit, si tout va bien, trois ans de contrat qui constituent une revanche de poids pour la filiale de l’OPT, gestionnaire du réseau Vini. Après l’arrivée de Vodafone sur le marché en 2013, l’État n’avait pas tardé à faire migrer, après un appel à concurrence en bonne et due forme, les portables de ses services vers des numéros en 89. Une grosse prise pour le réseau Pacific Mobile Telecom, filiale du groupe Moux qui avait été la première à rompre le monopole de l’OPT. Et qui avait, depuis, réussi à remporter tous les appels d’offres du Haut-commissariat en matière de services mobiles.
Cette fois, ils étaient trois prétendants – en comptant la société Viti et son réseau Ora Mobile – à répondre à l’appel d’offres lancé en avril dernier et dont l’enveloppe maximale a été fixée par l’État à 157 millions de francs sur trois ans, SAV et fournitures de terminaux compris. De quoi couvrir 423 lignes mobiles utilisées par le Haut-commissariat lui-même, mais aussi la Direction territoriale de la Police nationale, la Direction des Finances publique, les différents services du Palais de justice, le vice-rectorat, le personnel des centres pénitentiaires de Tatutu et Nuutania, le Service d’État de l’aviation civile et même l’université de Polynésie française. Autant de services et établissements qui devraient donc changer de numéro dans les jours à venir, puisque l’attribution du marché a déjà été notifiée et son application doit se faire avant le 20 septembre à minuit. Beaucoup repassent du 89 au 87, d’autres, parce que leur numéro n’était plus disponible côté Vini, s’en verront attribuer un nouveau.
Toujours pas de portabilité à l’horizon
La portabilité des numéros, pourtant promise par un arrêté d’avril pour ce 1er septembre n’est visiblement pas encore au rendez-vous pour ce changement de prestataire. Après les travaux juridiques au gouvernement, qui ont dû être pressés par des recours en série de Viti, ce sont les opérateurs qui trainent sur l’application technique de ce droit du consommateur prévu dans les textes depuis plus de 10 ans, et qui n’arrange aujourd’hui ni l’OPT ni Vodafone, les deux leaders du marché mobile.
À noter que Vodafone n’est pas perdant sur toute la ligne en ce qui concerne les contrats avec l’État. Voilà deux mois, l’opérateur privé a remporté le marché des mobiles des Forces armées en Polynésie française. Un contrat que le groupe Moux avait conquis dès 2014 et qui avait été remporté en 2023 par Viti, pour seulement un an. Ce changement avait alors obligé certains personnels de l’armée à migrer de 89 vers des numéros en 88. Ils ont dû faire le mouvement inverse courant juin.