Deux hommes ont tous deux été condamnés à des peines de prison ce jeudi, l’un pour avoir frappé sa compagne, et l’autre, oncle de la jeune femme, pour l’avoir attaqué en représailles.
Ce jeudi au tribunal de Papeete, deux hommes avancent à la barre. L’un, âgé de 23 ans, est jugé pour des faits de violence sur sa concubine. À ses côtés, l’oncle de la jeune femme, d’une quarantaine d’années, comparaissait pour avoir blessé le premier prévenu à l’aide d’un couteau de boucher.
Le 25 janvier à 21 heures, une patrouille de deux gendarmes est appelée en urgence pour un différend familial dans la commune de Faa’a. Sur place à 21h15, les gendarmes constatent une importante agitation sur les lieux. L’ homme auteur de l’appel explique avec agitation que sa nièce a été victime des coups de son petit-ami à leur retour d’une promenade en pirogue. Le quadragénaire déclare également que suite aux violences subies par sa nièce, il est intervenu et a blessé son compagnon.
De l’alcool, une dispute et des coups
« On s’est chamaillés en revenant de la pirogue » cherche à minimiser le petit ami de la victime. « J’avais beaucoup bu, on s’est disputés et je l’ai frappée » reconnait ensuite timidement le garçon. En couple avec la jeune fille depuis 10 mois, reconnait « ne plus être le même quand il consomme trop d’alcool ». Invitée à la barre, la jeune femme confirme que son compagnon a un « comportement anormalement violent quand il boit de l’alcool ». « Pour l’instant, je ne veux plus d’une telle relation » confie la victime, qui réside à présent chez sa mère à Taravao.
Le hachoir à poules et la légitime défense
À la lecture du dossier, le président du tribunal explique que le jeune garçon a ensuite suivi sa petite amie jusqu’au domicile familial, où celle-ci a trouvé refuge après la violente dispute. Voulant protéger sa nièce, l’oncle est intervenu muni d’une feuille de boucher ainsi que d’un marteau et blesse le jeune homme. L’homme de 23 ans présente une plaie profonde au niveau de l’abdomen. L’oncle de la nièce justifie son geste en invoquant le principe de légitime défense : « Je n’avais pas l’intention de lui faire du mal, je voulais simplement défendre ma nièce, j’ai agi en légitime défense », déclare l’oncle. Le procureur le reprend : « votre geste ne peut s’inscrire dans un processus de légitime défense, la situation semble mettre davantage en évidence le caractère disproportionné de votre acte ».
Le tribunal a condamné l’auteur des violences à 12 mois de prison, assortis d’un sursis de 6 mois avec une mise à l’épreuve de 2 ans.
L’oncle de la nièce est aussi reconnu coupable. Le tribunal a suivi les réquisitions avec une peine de 6 mois d’emprisonnement et l’a maintenu en détention. La cour considère que l’homme « a agi avec ses armes de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la menace ».