Cinq cents exemplaires de ce nouveau guide destiné aux professionnels qui interviennent dans le cadre de violences conjugales ont été imprimés. Il doit permettre aux intervenants sociaux, aux policiers et gendarmes, à la justice, mais aussi aux professionnels de santé, de mieux travailler ensemble pour une meilleure prise en charge des victimes.
Un nouvel outil de travail pour lutter contre les violences au sein du couple vient de sortir. Destiné aux professionnels, ce référentiel qui a déjà existé sous des versions éditées en 2011 puis 2017 a été actualisé. Ce livret de 130 pages propose aux différents acteurs qui gravitent autour des victimes et des auteurs de violences conjugales et intrafamiliales, un tour d’horizon des pratiques et des procédures. Une manière également de permettre aux intervenants de connaître les compétences propres à chacun des partenaires.
Proposer une meilleure prise en charge
L’objectif de l’élaboration de ce référentiel étant finalement de permettre aux intervenants sociaux, aux policiers et gendarmes, à la justice, mais aussi aux professionnels de santé de proposer une meilleure prise en charge aux victimes. « Il était important de réactualiser ce guide parce que dans la pratique nous avons mis en place des procédures qu’il était nécessaire de mettre par écrit », explique Mireille Koan, responsable de la cellule signalement de la DSFE.
Car si ces phénomènes de violences rythment régulièrement l’actualité judiciaire locale, il apparait toutefois qu’ils tendent à s’amplifier. C’est en tout cas ce que révèle le dernier rapport d’étude (2020) publié par Loïs Bastide, maître de conférence à l’UPF et qui révèle que « selon les chiffres disponibles, la Polynésie connaîtrait le plus fort taux de violences familiales sur l’ensemble du territoire national ». Un constat alarmant qui s’expliquerait par la consommation massive d’alcool et de stupéfiants. Pourtant, plusieurs politiques publiques ont été mises en place au fenua et des efforts en termes de prévention et de communication ont été menés.
On note aussi des avancées en terme d’outils avec mise en place du « téléphone grave danger », l’extension du foyer Pu o te hau, la création à l’hôpital d’une unité médico-judicaire permettant d’améliorer les conditions d’accueil des victimes et de coordonner les soins et les actions judiciaires ou encore la mise à disposition d’un formulaire pré-plainte. « Avant, nous orientions les personnes qui voulaient porter plainte vers la gendarmerie ou la DSP, explique encore la responsable de la cellule signalement de la DSFE. Aujourd’hui, on peut faire remplir un formulaire qui est une première démarche à une procédure de plainte ».
Les 500 exemplaires de ce livret seront distribués par la DSFE. Il devrait permettre à chaque acteur social, médical et judiciaire d’être plus éclairé sur le phénomène complexe de violence conjugale et intrafamiliale qui touche toutes les couches sociales de la Polynésie.