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Violences policières: heurts lors d'une manifestation à Paris

Paris (AFP) – Plusieurs centaines de jeunes manifestaient jeudi à Paris contre les violences policières, un rassemblement marqué par des heurts avec les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP, alors que seize lycées étaient totalement bloqués, selon le rectorat.

A l’appel de mouvements antifascistes, les jeunes, dont certains étaient cagoulés, se sont rassemblés place de la Nation aux cris de « vengeance pour Théo » et « tout le monde déteste la police ».

Des manifestants ont tenté de forcer les barrages des policiers, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.  Certains jeunes ont lancé aussi des pavés sur les forces de l’ordre.

Treize « interdictions de paraître » ont été prises dans la matinée en lien avec ce rassemblement, selon une source policière. Il s’agit d’une mesure visant à éloigner temporairement d’un périmètre une personne susceptible de participer à des débordements.

A Paris, seize lycées étaient totalement bloqués jeudi matin et douze autres partiellement, selon le rectorat de Paris, qui avait d’abord annoncé une dizaine de lycées bloqués et une quinzaine au total perturbés. Paris compte au total une centaine de lycées.

Des poubelles ont été entassées devant l’entrée de plusieurs établissements parisiens, notamment pour protester contre les violences policières et soutenir Théo, un jeune homme noir de 22 ans, victime d’un viol présumé avec une matraque lors d’une interpellation brutale le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Plusieurs poubelles ont été incendiées, notamment devant les lycées Voltaire et Racine, ont constaté des journalistes de l’AFP, entraînant l’intervention des pompiers. Le rectorat a fait état de départs de feu devant trois établissements, citant également le lycée Bergson.

Une série de manifestations contre les violences policières ont eu lieu en région parisienne et en province, parfois émaillées d’incidents, dans le sillage de l’affaire Théo, qui a eu un grand retentissement politique.

La manifestation de la place de la Nation n’a pas été autorisée, a fait savoir mercredi sur Twitter la préfecture de police. « Toute incitation ou participation à un attroupement non déclaré engage votre responsabilité morale et juridique », a-t-elle averti. 

Par ailleurs, huit mineurs, interpellés mercredi lors d’un rassemblement contre les violences policières devant un lycée à Clichy (Hauts-de-Seine), devaient être mis en examen jeudi par un juge des enfants de Nanterre, selon le parquet. Ils sont soupçonnés d’avoir jeté des projectiles contre la police.

Enfin, la manifestation contre les violences policières, mercredi à Rouen a donné lieu à des échauffourées et conduit à 18 interpellations, a-t-on appris jeudi de source policière.

La manifestation d’environ 200 jeunes, très encadrée par les forces de l’ordre a été repoussée du centre-ville vers la zone portuaire où des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et quelques petits groupes.

Au total, il y a eu 18 interpellations et un policier a été blessé au genou lors de l’une d’entre elles, a indiqué jeudi la police. Ces informations n’avaient pas été communiquées immédiatement par la préfecture mercredi soir.

© AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT
Heurts lors d’un manifestation contre les violences policières le 23 février 2017 à Paris