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Violences policières : les quatre agents devant le juge

La procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des quatre policiers, deux titulaires et deux adjoints, mis en cause pour des violences sur une personne à mobilité réduite. Après avoir avoué les violences mais aussi leurs fausses déclarations en garde à vue vont être présenté à un juge d’instruction, en vue d’une mise en examen.

Les quatre policiers mis en cause dans une vidéo pour des violences sur un homme en fauteuil roulant étaient déjà visé par une enquête pour pour violences en réunion, sur personne vulnérable et par personnes dépositaires de l’autorité publique. Il faut désormais ajouter les faits de faux en écriture publique, comme l’explique la procureure Solène Belaouar dans un communiqué, qui annonce l’ouverture d’une information judiciaire ce lundi.

Les policiers reconnaissent avoir menti

À l’issue de leur garde à vue les quatre agents de la police nationale, deux titulaires et deux adjoints, seront présenté à un juge d’instruction pour être mis en examen. Pour rappel, l’un d’eux, un adjoint âgé de 27 ans, a été filmé vendredi soir en train de maltraiter la victime, un homme de 47 ans en fauteuil roulant, en le poussant au sol avant de lui porter un coup au visage, sous le regard passif de ses collègues, âgés de 45, 31 et 23 ans. Dans leur première déclaration après les faits, une main courante, les policiers avaient rapporté « qu’à leur arrivée sur les lieux, l’individu était blessé, peu coopératif et avait tenu des propos outrageants ». Et avaient expliqué que « l’intéressé s’était blessé consécutivement à une chute survenue dans la rue, en l’absence d’intervention extérieure », note la procureur.

En garde à vue, l’agent identifié comme étant l’auteur des coups a expliqué « avoir fait chuter l’homme involontairement, puis lui avoir porté des coups par énervement, faisant valoir que la victime était alcoolisée et ne cessait de l’insulter ». Ses trois complices ont confirmé et reconnu que la main courante rédigée le soir des faits « n’était pas conforme à la réalité ».

« La victime n’a pas encore déposé plainte, ni été entendue », ce lundi, souligne Solène Belaouar. Examiné par un médecin, cet homme s’est vu prescrire une ITT de 3 jours, pour des lésions traumatiques superficielles « au niveau du visage, du bras droit, du coude gauche et des deux genoux ». Les quatre policiers, suspendus dès samedi par le haut-commissaire, risquent sept ans d’emprisonnement. Le ministre de l’Intérieur avait demandé dimanche une punition « sévère ».