Lors de ses vœux à la presse, Édouard Fritch a demandé aux médias d’être « des remparts » contre « le déferlement de fake news » sur les réseaux sociaux. Il annonce que des bourses majorées seront bientôt ouvertes aux futurs journalistes bilingues qui manquent aujourd’hui aux médias locaux.
Édouard Fritch a présenté ses vœux à la presse ce lundi matin. Une habitude perdue durant la crise Covid, mais qui revient alors que les élections sont dans tous les esprits. Et son discours est d’abord revenu sur la crise sanitaire, durant laquelle les rapports entre politiques et journalistes ont, « comme dans un couple », connu « des hauts et des bas ». Le président du Pays a défendu son bilan et les « mesures parfois impopulaires » prises par son gouvernement : « Avoir raison trop tôt, dit-il, a provoqué de la haine » mais « l’immunité collective » polynésienne, affirme Édouard Fritch, « a permis de reprendre bien avant beaucoup d’autres. »
« Tout le monde devient expert en tout »
Le débat est vif, pour le président, preuve que « la démocratie polynésienne se porte bien. » Mais la « haine » perdure, et le président du Pays accuse de nouveau les réseaux sociaux – il l’avait déjà fait en 2019 et en 2020 – devenus des « médias qui se libèrent des exigences journalistiques et déontologiques », sapant le respect des personnes et des institutions, et le vivre-ensemble. « Tout le monde devient expert en tout. J’ai l’impression que la population ne sait plus à quel saint se vouer, on ne sait plus où est la vérité », constate Édouard Fritch, « mais tous les avis ne se valent pas ». Charge à la presse, donc, de distinguer le bon grain de l’ivraie, et de jouer un « rôle fondamental face au déferlement des fake news. »
Des bourses majorées pour former des journalistes bilingues
Édouard Fritch s’est dit sensible aux problématiques de la presse en Polynésie – viabilité économique, défis numériques et difficultés de recrutement – et pour garantir sa survie, il annonce que le Pays va de nouveau ouvrir des bourses majorées aux étudiants qui souhaitent devenir journalistes. Il entend, dit-il, les difficultés que la presse locale rencontre pour recruter des journalistes bilingues.
Enfin Édouard Fritch a réservé quelques piques à ses adversaires aux prochaines élections territoriales. « J’aurais souhaité que le clan autonomiste parte uni », a-t-il regretté, accusant ceux qui font cavalier seul de « répondre à des ambitions personnelles. C’est leur droit, par contre je leur demande de respecter leurs anciens compagnons de route. » Et de ne pas se tromper de combat : « Notre principal adversaire c’est l’indépendance, et tous les désordres économiques qu’elle peut engendrer, a déclaré le président, nos réalités économiques et sociales, les nombreux témoignages des pays du Pacifique, me confortent dans ma conviction » : l’indépendance est « un combat dépassé. Nous n’avons plus à nous battre pour une liberté que nous avons déjà. »