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Voiliers : le Port autonome décidé à appliquer la réglementation

Critiqué par les plaisanciers il y a quelques jours pour avoir fait déguerpir quelques voiliers de Faa’a, le directeur du Port autonome, Jean-Paul Le Caill, explique qu’il s’agissait de bateaux ancrés hors des zones de mouillage autorisées. Il est peu probable que d’autres mouillages légaux soient installés dans cette zone. Pour désengorger les lagons proches de la ville, le Pays compte sur le système de gestion des escales qui sera bientôt mis en œuvre pour les navires de plaisance, et sur le départ de nombreux bateaux arrivés ici durant la crise sanitaire.

Il y a une dizaine de jours, la communauté des plaisanciers en Polynésie s’émouvait de l’action de la police du Port autonome de Papeete, qui enjoignait plusieurs propriétaires de voiliers ancrés devant l’InterContinental et aux abords de la passe de déguerpir. Jean-Paul Le Caill, le directeur du Port autonome de Papeete qui a autorité sur cette zone, confirme que ces contacts – parfois rugueux, disent certains plaisanciers – participaient de l’opération de nettoyage que le Port a entamée : identifier, puis retirer les épaves, qui ont été ramenées au port, et prévenir les occupants restants qu’ils devaient partir. Aujourd’hui, de la quinzaine de bateaux qui étaient ancrés devant l’hôtel, et la dizaine de bateaux de part et d’autre de la passe, il n’en reste qu’un seul.

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Devant le parc Vairai, une quarantaine de bateaux « abandonnés »

Prochaine étape de l’action du Port autonome : vider la baie devant le parc Vairai, où tout mouillage est expressément interdit depuis plus de deux ans notamment pour permettre le remblaiement du futur Village tahitien, de toutes les embarcations qui s’y trouvent. « Aujourd’hui il y a une cinquantaine de bateaux, dont une quarantaine qui sont abandonnés, en tout cas il n’y a jamais personne quand on passe. Je pense qu’il y a des gens qui sont arrivés, qui ont peut-être trouvé place à terre et qui ont abandonné leur bateau, peut-être pour des problèmes de coûts. Mais non, on ne peut pas laisser ça en l’état », dit Jean-Paul Le Caill, qui cite entre autres le danger posé par des épaves qui servent parfois de terrain de jeux à des enfants.

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« Encore des années »

Des mises en demeure ont été envoyées à tous les propriétaires des bateaux abandonnés, mais pas encore aux bateaux occupés. Du point de vue administratif, un PV est dressé, adressé au procureur et une amende de 4e classe est prononcée. L’étape suivante, c’est une procédure d’expulsion sous astreinte, mais « c’est un peu plus long ». Jean-Paul Le Caill sait que les procédures de recherche des propriétaires, puis de démantèlement des bateaux abandonnés prendront « encore plusieurs années »  pendant lesquelles le Port sera tenu de stocker ces bateaux dans une circonscription qui manque déjà de place.

Le message du Port autonome est clair : « Avant de venir à Tahiti, les plaisanciers doivent s’assurer d’avoir une place, parce que de plus en plus la réglementation va être appliquée. Elle existe, il y a eu une tolérance, mais elle va être appliquée », dit Jean-Paul Le Caill.

Faa’a et Punaauia opposées à toute extension

Il n’existe que 965 places à Tahiti pour les bateaux de plaisance. Il serait possible, pointe le capitaine du Port Alphonse Kautai, de créer de nouveaux mouillages dans la zone « P6 » proche du récif. Mais Jean-Paul Le Caill rappelle aussi le refus des communes de Faa’a et de Punaauia de voir davantage de voiliers autorisés dans leur lagon. Toutefois il note aussi que ces deux communes sont peu actives pour signaler des mouillages « sauvages », au contraire de Pirae où la police municipale surveille quotidiennement la baie de Taaone et fait immédiatement intervenir le Port autonome en cas d’incursion.

La suite est entre les mains du Pays, et de la DPAM dont le tout nouveau système informatisé de gestion des escales doit être étendu aux voiliers en septembre. En théorie, il ne sera pas possible de venir dans la circonscription portuaire de Tahiti sans place en marina ou sur un mouillage légal. Avec également l’espoir, pour alléger la pression, que de nombreux voiliers qui séjournent ici depuis la crise Covid – ils sont deux fois plus nombreux qu’avant la crise – poursuivent leur route.