La finale de la 6e édition du concours Voix des outre-mer aura lieu le 23 février dans l’auditorium de l’opéra Bastille à Paris. Le lauréat polynésien est Heiarii Boosie. Il décollera samedi pour l’Hexagone où l’attendent deux semaines de master class préparatoires avec les autres lauréats. Pour la première fois, le concours invite également quatre autres chanteurs du territoire : les membres du groupe Bel Canto Tahiti, dont Heiarii fait partie, et qui assurera un intermède lors de la finale nationale.
Créé en 2017 par le contreténor martiniquais Fabrice di Falco et Julien Leleu, président de l’association Contre-Courants, le concours Voix des outre-mer a pour objectif de mettre en lumière les talents lyriques originaires des territoires ultramarins. C’est Heiarii Boosie qui avait remporté la finale polynésienne. Cette année, et pour la première fois, outre les lauréats de chaque territoire, les organisateurs du concours ont invité pour la grande finale du 23 février un groupe de quatre chanteurs polynésiens qui se produiront lors d’un intermède : Bel Canto Tahiti, dont Heiarii est un pilier, composé cette fois de Laëtitia Jullian, Mehimiti Ladoire, Guillaume Matarere et Manaarii Maruhi.
Il interprétera le jour J Tahiti ti’a mai de Coco Hotahota, un titre en reo tahiti réarrangé spécialement pour l’occasion. L’objectif ? Promouvoir le chant tahitien avec des techniques de lyrique classique, démocratiser le chant lyrique. Ils seront accompagnés sur scène par la danseuse Tahia Cambet.
Mehimiti Ladoire explique que la langue tahitienne se prête bien au lyrique, tout comme l’italien, et a donc toutes les raisons d’être mise en valeur. « La langue tahitienne a beaucoup de voyelles et donc pour le chant c’est vraiment super parce que la voix peut vraiment sortir. Et elle a en même temps des consonnes assez fortes donc pour la projection du texte, pour la compréhension ça se prête bien au lyrique en tous les cas. C’est plus difficile de chanter en français en lyrique qu’en italien ou allemand. Il y a plus d’aisance en tahitien. Il suffit d’apporter une technique lyrique et tout sonnera classique. »
Laëtitia Jullian, qui a été lauréate du concours en Polynésie en 2021, revient sur son histoire et les objectifs du groupe. « Bel Canto Tahiti est né en juillet 2023, mais à la base c’est un projet porté par Gabriel Cavallo, notre professeur de chant qui est décédé en 2021 et qui avait pour objectif de promouvoir le bien chanter et surtout d’exporter le reo ma’ohi dans l’opéra. À ce jour on est neuf artistes, y compris notre pianiste. Tous les chanteurs qui veulent rentrer dans ce groupe-là, on est ouvert tant qu’il y a cet esprit du bien chanter et cet amour pour le classique. »
Le groupe a donné des concerts près d’une fois par mois jusqu’à la fin de l’année 2023. Il a désormais des projets de plus grande ampleur comme un grand récital au Petit théâtre de la Maison de la culture ou encore l’enregistrement d’un titre et d’un clip. Tous ses membres assisteront à la deuxième semaine de master class, donneront un concert à la délégation de la Polynésie à Paris, et annoncent même un happening dans l’avion qui les emmène samedi soir en France.