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Voyage à Singapour : ça bouge dans le numérique et l’hôtellerie, affirme le président

©CP/Radio1

Moetai Brotherson a donné quelques précisions sur l’avancée du projet de Google, et sur les contacts qu’il a eus avec plusieurs groupes hôteliers. Il se dit confiant que ces derniers seront candidats au large appel à projets que le Pays veut lancer prochainement. Et parle de « ressenti » de la cherté de la vie pour les Polynésiens qui interrogent l’action du gouvernement sur leur quotidien.

Cinquante-sept rencontres en onze jours, c’est le bilan du déplacement de deux semaines de Moetai Brotherson à Singapour. Le président du Pays ne cache pas son admiration pour l’urbanisme et l’aménagement, les transports en commun, la numérisation des démarches administratives qu’il a vus à Singapour. Même s’il reconnaît qu’ « on ne peut pas tout transposer, il faut aller voir ce qui marche pour essayer de s’en inspirer. »

Google : « comme du papier à musique »

Après sa rencontre avec Google, Moetai Brotherson confirme que le plan de pose des câbles de Google qui doit démarrer en octobre se déroule comme prévu.

Hôtellerie : plusieurs groupes vont candidater au prochain appel à projets

La recherche d’investisseurs dans le secteur touristique était l’un des objectifs principaux du voyage. « Nous comptons bientôt lancer un appel à projets sur l’ensemble des sites touristiques remarquables qui appartiennent au Pays », dit le président. Le Club Med et Accor, qui sont partis de Polynésie, vont candidater, affirme-t-il, ainsi que le groupe Pontiac Land de la puissante famille singapourienne Kwee, qui détient entre autres le Ritz-Carlton et le Conrad de Singapour, et un groupe d’hôteks internationaux sous l’enseigne Capella. Il a également revu le groupe Aman, dont les représentants étaient venus à Tahiti en décembre dernier, et qui envisage toujours de reconstruire sur l’emprise, à la pointe Raititi, de l’ancien hôtel Bora Bora fermé depuis 2008.

Quant au saut de puce à Hong Kong pour rencontrer le représentant d’un groupe qui pourrait installer sur le domaine Martin de Raiatea un « complexe hôtelier holistique » Moetai Brotherson dit avoir voulu y aller pour se rendre compte par lui-même des réalisations de cet investisseur potentiel qui gère aussi des golfs et des marinas. Le projet à Raiatea inclurait donc une marina qui bénéficierait de la médiatisation d’une « course sponsorisée par Rolex entre Raiatea et Hawaii ou Raiatea et Aotearoa ». « Ce que j’ai vu est très impressionnant » affirme le président.

Encore un voyage à Singapour en mai

Enfin, le président devrait retourner à Singapour pas plus tard que le mois prochain, pour le « dialogue de haut niveau » des ministres des Affaires étrangères du Forum des îles du Pacifique. Il en profitera pour accompagner les deux jeunes fonctionnaires du Pays qui partent en formation, tous frais payés à Singapour. L’annonce avait été faite au dernier FIP à Rarotonga. Les thématiques retenues sont l’environnement, pour une jeune femme de la Diren, et l’urbanisme. Ensuite, le prochain rendez-vous du Forum des îles du Pacifique sera le Palm-10 au mois de juillet à Tokyo, à l’invitation du Japon qui est l’un des partenaires du Forum.  « Je crois que ce qu’il faut que les Polynésiens retiennent, c’est que le seul ministre statutairement qui a les relations internationales, c’est le président. Donc je ne peux pas déléguer d’autres ministres sur ce genre de rendez-vous. Et puis à chaque fois, on essaye d’en tirer le maximum. C’est ce qui a été le cas pour Singapour », affirme Moetai Brotherson.

Cherté de la vie : « La différence entre le ressenti et l’effectif »

Ces rendez-vous, aussi prometteurs soient-ils, ajoutés à des rencontres qui peuvent sembler aux Polynésiens (et à l’opposition) très éloignées de leurs préoccupations quotidiennes – les simulateurs de vols, les « catfish », les business angels et les spécialistes de la « finance verte » pour ne citer que ceux-là – laissent la population sur sa faim. Mais Moetai Brotherson, qui assure qu’il n’était « pas en balade », dit que « ce n’est pas forcément en faisant changer le prix de la boite de sardines qu’on va augmenter le pouvoir d’achat des Polynésiens » et parle d’agir sur « d’autres composantes » comme le logement – c’est notamment l’objectif de la réforme fiscale – ou les aides aux étudiants. Et s’il affirme qu’il y a une « différence entre le ressenti et l’effectif », et que l’inflation a baissé, les consommateurs pourront lui donner leur avis sur la question s’ils le croisent au supermarché où il « fait ses courses comme tout le monde. »

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